Algérie

Obama day



Le rêve décliné hier par le président Barack Hussein Obama est certainement sujet à des interprétations aussi variées que sont les attentes du monde. Mais il y a tout de même une certitude dans son speech : le monde ne sera pas aussi immonde qu'il était sous George Bush. Il faudrait certes attendre les actes pour juger sur pièce du volontarisme du nouveau chef de la Maison-Blanche, mais les signaux envoyés hier permettent de déceler quelques promesses d'un monde meilleur. « L'espoir » plutôt que la « peur », voilà le message que les humanistes et les pacifistes de toute la planète attendaient d'un homme qui a promis la rupture avec la façon avec laquelle les Etats-Unis regardaient le reste du monde. Il faut croire que Obama veut rapidement en finir avec cette image détestable d'un paysva-t-en-guerre incarnée par George Bush.Sur ce plan, le nouveau maître du monde a fait un plaidoyer pour le multilatéralisme dans le traitement des conflits internationaux. On retiendra cependant que Obama n'a pas jugé utile d'évoquer la guerre contre Ghaza au risque de froisser le lobby sioniste qui l'attend au tournant. Mais il est permis de décrypter sa « nouvelle approche vis-à-vis du monde musulman fondée sur l'intérêt et le respect mutuels », comme une profession de foi sur l'impasse de l'alignement aveugle des Etats-Unis sur les thèses d'Israël. Il faudrait se réjouir également du fait que le nouveau président américain n'ait pas brandi la menace de la guerre mondiale contre le terrorisme si chère à Bush. En préférant envoyer un message sibyllin aux « extrémistes » du monde entier, Obama exclut de fait les dommages collatéraux qui ont fait de l'Irak un pays en lambeaux.C'est peut-être à ce niveau que se situe la différence entre George Bush et Barack Obama. Ce dernier n'entend pas s'ériger en shérif, mais veut être un président convaincant, capable d'éviter les solutions désastreuses. Hier, on a eu tout le loisir d'apprécier la pédagogie politique de cet universitaire qui a prêché la paix et la retenue. Et c'est avec une pointe de dédain qu'il s'est adressé aux dictateurs et aux Mugabe de tous les pays en leur assénant : « A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la tromperie, sachez que vous n'allez pas dans le sens de l'Histoire, mais sachez aussi que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à relâcher votre emprise. » Le président Obama ne les menace pas de représailles, il les invite plutôt à méditer leur sort devant le tribunal populaire : « Sachez que votre peuple vous jugera sur ce que vous serez capable de bâtir, pas de détruire. »Ce propos plein de sagesse s'apparente à un véritable requiem pour la gérontocratie, mais par ailleurs un hymne à la jeunesse dont Barack Obama est le meilleur porte-parole au monde. Savourons, donc, ce moment historique, par-delà la géographie, en attendant que le nouveau locataire de la Maison-Blanche batte ses cartes. L'état de grâce est mondial, l'attente aussi.




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