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Obama court-circuite la demande légitime des Palestiniens



Obama court-circuite la demande légitime des Palestiniens
NEW YORK (Nations unies) - Le président des Etats-Unis, Barack Obama, en exprimant clairement, mercredi à New York, son opposition à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, court-circuite ainsi la demande légitime du peuple palestinien et les efforts des nombreux pays ayant soutenus le projet.
"Le peuple palestinien mérite d'avoir son propre Etat, mais comme je l'ai déjà déclaré précédemment. Une paix véritable ne peut se réaliser qu'entre Israéliens et Palestiniens, eux-mêmes, par la négociation et non par des déclarations et des résolutions", a affirmé le président Barack Obama devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Dans un discours très attendu, le président américain a appelé l'organe qu'est l'Assemblée générale à tenir compte de la réalité vécue par les Palestiniens et les Israéliens.
"On ne réussira dans cet effort, a-t-il explicité, que si on encourage les parties à s'asseoir à la même table, à se parler et à comprendre les aspirations et les craintes de chacune des parties".
"Voilà à quoi s'est engagée l'Amérique et voilà sur quoi les Nations unies devraient se concentrer dans les semaines et les mois à venir", a-t-il assené en mettant en garde l'Autorité palestinienne contre toute tentative de passer outre les négociations avec Israël, sans jamais indiquer que c'est la politique d'expansion des colonies du gouvernement de Netanyahu qui bloque les négociations.
Selon de nombreux diplomates présents, le président Obama venait tout simplement de court-circuiter l'Autorité palestinienne dans sa tentative de faire admettre l'Etat palestinien comme membre à part entière de l'ONU. Mahmoud Abbas, qui suivait le discours dans la salle, l'a tout de suite compris, en se tenant à plusieurs reprises la tête entre les mains. Conscient qu'une majorité de pays membres de l'ONU s'opposent à Israël,
le Premier ministre israélien Netanyahu a remercié, dans une conférence de presse conjointe, le président Obama de son "courage" et d'avoir exprimé "une position qui l'honore", ajoutant que, de toutes les façons, le projet de Mahmoud Abbas "ne réussira pas".
Les revirements d'Obama
Selon la presse américaine, Obama a, par son discours, à la fois scellé le sort de Mahmoud Abbas qui a tout misé sur ce projet et assuré la survie politique de Netanyahu confronté actuellement à une forte opposition interne.
C'est d'ailleurs un ancien Premier ministre, Ehud Olmert, qui l'a souligné dans une tribune libre publiée par le New York Times : "Benjamin Netanyahu, écrit-il, a déclaré publiquement qu'il croyait en la solution des deux Etats, mais il s'emploie à fond à bloquer la tentative de Abbas de créer un Etat, en ralliant l'appui intérieur et en appelant au soutien d'autres pays. Cela N'est pas très sage de la part de Netanyahu".
"Nous, Israéliens, ne pouvons tout simplement pas nous permettre le luxe de perdre plus de temps en retardant une solution. Tout retard supplémentaire joue en faveur des extrémistes des deux bords qui cherchent à saboter toute perspective d'une solution de deux Etats pacifique et négociée", a-t-il conclu.
La position ambiguë et les revirements d'Obama sur la question palestinienne à l'ONU n'ont échappé ni aux observateurs de la scène politique, ni aux commentateurs de la presse américaine. Rendant compte de son discours devant l'Assemblée générale,
le New York Times rappelle que, depuis sa première apparition à l'ONU en tant que Président, Obama a abandonné son appel à geler les colonies en Cisjordanie, confronté qu'il était à une farouche résistance d'Israël. Un revirement perçu comme un "important recul" dans les efforts américains pour relancer les pourparlers.
Puis, l'année dernière, poursuit le quotidien, il a adressé un "appel passionné" en faveur de la création d'un Etat palestinien d'ici à l'année prochaine, devant être reconnu par l'ONU. "Oui, a-t-il reconnu comme pour expliquer ce changement de position, hier comme aujourd'hui, je crois et je pense que le peuple palestinien mérite de créer son propre Etat, mais j'ai dit aussi qu'une paix véritable ne peut se réaliser qu'entre Israéliens et Palestiniens eux-mêmes".
Au-delà du fait qu'il fait tout pour assurer la survie politique de Netanyahu au motif que la sécurité d'Israël est sacro-sainte pour les Etats-Unis, Obama éprouve du mal à cacher devant l'Assemblée générale les incongruités de sa démarche. "Voilà un Président, écrit le New York Times, qui s'est engagé depuis le premier jour à donner la priorité à la paix entre Israéliens et Palestiniens et qui est aujourd'hui incapable de relancer les négociations après deux ans et demi d'impasse.
Voilà un Président qui a ouvert la porte à la création d'un Etat palestinien, l'année dernière à l'ONU, et qui menace aujourd'hui d'opposer son veto à la demande des Palestiniens de se faire reconnaître comme membre à part entière. Voilà un Président décidé à se placer du bon côté de l'histoire arabe mais qui finit, de l'avis de nombreux Arabes, du mauvais côté concernant la question palestinienne


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