Algérie

O gens consolez-moi (Poème de Sidi Bouamama)




Sa mort inspira l'élégie suivante à l'un de ses disciples,le Moqaddam Al Mahnani Kaddour B.Lakhder,de Metlili,datée le 27 Ramadan 1326(20 octobre 1908) l'année fr son décés.si elle dénote un profond attachement de l'auteur à son maître spirituel et uen piété profonde,le style et le vocabulaire laissent à désirer.

O gens,consolez-moi!

1-Consolez-moi,ô gens,de la disparition du chef des Arabes qui représentait pour moi la puissance,et la sollicitude et la clef de mes oraisons.

2-Mon oeil pleure Bouamama sans cesse.Il pleure sur la mort de celui qui servait de trait d'union à nos notables.

3-Mon oeil pleure toujours.Durant toute ma vie,mes larmes couleront sur mes joues.

4-Mon oeil pleurera en lui la clef de toute explication,la lumière de la misèricordequi éclairait la bonne voie.

5-Il est pleuré de la terre,du ciel,du régne animal. A leurs lamentations,les plaintes des montagnes font écho.

6-Il est pleuré des animaux sauvages,des oiseaux et des poisnons.

7-Il est pleuré des sables,des rivages et des steppes qui évoquent selon leur langage Dieu le Vivant,le Créateur.

8-Depuis ta disparition,Maître,le pays est abandonné à lui-même.Ces végétaux se sont desséchés aussi bien sur les sommets des montagnesque dans les étendues pierreuses.

9-Tu étais pour la vue une lumière fascinante,une mer de science aussi bien par le savoir que par la pratique de l'ascèse.

10-La "perle de religion" a passé la nuit dans les linceuls à mon insu!Oh,ma douleur!

11-J'étais en sa compagnie comme un visir au service d'un sultan.en son royaume j'étais un visir bénéficiant du prestige de mon Seigneur.

12-Je jouissais de la paix et dormais en sécurité.Toute tristesse se dissipait autour de moi,et mon sommeil était agréable.

13-Privé de toute couverture,me revoilà tout nu.Je ne sais pas ce qui s'est passé.[Si comme s'il]m'avit enlevé mon oreiller (sa mort me laisse désemparé,sans appui]

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Cette quassiida est trés belle et trés émouvante. Elle exprime la sincérité totale dont était capable ce faquir MOUHIBB. Car c'est une expression d'amour brut, sans vernis, sans apparat ni recherche artistique. Elle n'a pas été composée pour plaire! elle a été composée pour exprimer une douleur qui prend aux entrailles, qui noue les tripes et boulverse. "Wa haadhaa yawmoun yanfaôu assaadiquiina sidquouhoum".
Quant au vocabulaire, c'est un vocabulaire sublime. Car au travers de ce vocabulaire, et la finesse bédouine spontanée qui transparait au travers des mots utilisés, nous percevons tout ce que signifiait pour lui, son cheikh, son guide, et son maître!
Son "cheikh Al ourbane", ce composé exprime en réalité la vision de globalité qu'il se représentait de cet "ami et allié d'Allah". Et quand avec son language abrupt et austère comme le pays ou il vit, il nous dépeint le tableau ou la zaouia prend toute sa centralité, avec les rakbs qui venaient de l'est, du desert, de l'ouest. Nous avons une vision, de ce qu'il décrit, comme si nous étions présent avec lui quand il faisait défiler les images dans sa tête. Et les lieux qu'il décrit nous apparaissent soudain comme des lieux familiers et rééllement intimes. Ceci est l'amour Fi Allah. que ni l'espace ni le temps ne peuvent arrêter ni altérer. La preuve! nous ressentons cet amour même si la quassida est chantée par une autre personne que son auteur
Ostad Acharqaoui.


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