"Nul n'a le droit de décider à la place du peuple !"

Lors de leur 30e vendredi de mobilisation populaire contre le système, les Chélifiens qui sont sortis en masse hier vendredi ont réitéré leur attachement à leurs revendications, qu'ils ne cessent de formuler depuis le début du mouvement de protestation.Pour nombre d'entre eux qui venaient d'ailleurs tout juste d'entamer leur marche une fois la prière hebdomadaire achevée, il est impossible, voire inadmissible d'organiser une présidentielle dans une situation où le pays traverse une période caractérisée par une confusion générale à tous les niveaux. "Nous le répétons pour la énième fois, on ne doit, en aucun cas, décider à la place du peuple.
C'est à lui et à travers ses véritables représentants, propres et issus du hirak, que doit revenir le dernier mot. Et ce n'est jamais avec les corrompus qui font partie du système et qui ne veulent toujours pas quitter le pouvoir que nous allons dialoguer ou, pis encore, organiser une élection présidentielle", clament d'emblée, en réponse au chef d'état-major de l'armée, vice-ministre de la Défense, de nombreux manifestants en sillonnant le boulevard Ibn Badis et la rue des Martyrs, au centre-ville de Chlef.
Drapeau noué autour du cou et chantant l'hymne national, les marcheurs ont également scandé leurs multiples slogans hostiles au système toujours en place : "Madania machi askaria", "Nous ne voulons pas une élection entachée d'irrégularités car cette ère est définitivement révolue", "Les résidus du régime Bouteflika doivent impérativement dégager et rendre des comptes à la justice", "Bensalah, Bedoui et Gaïd, ne décidez pas à notre place !"
Les manifestants ont également repris d'autres slogans à l'encontre des élus APC, APW, APN et Sénat pour qu'ils rendrent des comptes à la justice, en particulier ceux impliqués dans des affaires de détournement de foncier public et qui se sont enrichis au détriment du peuple. La marche pacifique s'est achevée dans le calme, en présence d'un dispositif sécuritaire qui était présent durant toute la manifestation.

AHMED CHENAOUI