Algérie

Nul besoin d'ameuter les affairistes internationaux pour réapprendre



Nul besoin d'ameuter les affairistes internationaux pour réapprendre
La formule du partenariat étranger en Algérie semble aujourd'hui prendre, du point de vue de l'Etat et de l'opinion nationale, la plus grosse part de soucis par rapport à toute autre démarche concernant le développement national. On a l'impression, voire la ferme conviction, que partant de cette condition inéluctable, l'Algérie atteindra l'essor économique, menant à la création d'emplois permanents, la maîtrise des savoir-faire technologiques et managériaux, la création d'un label national pour les divers articles et services et, enfin, la mise sur le marché international du produit algérien, avec toutes les chances de remporter des victoires dans les valeurs d'échange. Autrement dit, sans le partenariat dans le genre de l'investissement étranger direct il est impossible que notre devenir s'en sorte à bon compte.On se rappelle, il n'y a pas tellement longtemps, l'implication de l'Algérie sur le plan économique ou culturel avec une entité étrangère était désignée par le terme de coopération. Les Russes, les Polonais, les Hongrois, par exemple, pour le continent européen, les Cubains, les Chiliens, pour l'Amérique du Sud, les Chinois, les Indiens, parfois les Vietnamiens, pour le continent asiatique, arrivaient dans notre pays pour des besoins contractuels précis dans un domaine de l'économie ou de la culture - dans l'enseignement principalement - à charge qu'ils repartent une fois les délais d'intervention clos. On les appelait les «coopérants techniques», qu'ils aient eu à bâtir un barrage, un complexe sportif, une usine de métallurgie ou une ligne de chemin de fer. Schématiquement, avec le monde occidental, la relation prenait le terme d'«échanges commerciaux», démarche étatique rubriquée dans le secteur d'intervention du commerce extérieur. L'Algérie faisait du commerce avec les pays du bloc de l'Ouest en achetant leurs intrants -introuvables chez les amis du bloc de l'Est- et en leur vendant nos hydrocarbures. Durant cette période, disons depuis les premiers fruits de la nationalisation des gisements sahariens, l'Etat a énormément investi dans les créneaux de l'industrie, de l'encadrement de l'agriculture, mais aussi dans les infrastructures de base. Qui s'est traduit par la mise en place d'entreprises publiques importantes, dans les diverses activités de fabrication et de service.Avec des hauts et des bas, ces sociétés parvenaient à remplir assez convenablement leur mission pour satisfaire une bonne part de la demande nationale. Les générations les plus anciennes ont en mémoire certaines d'entre elles parmi les plus réputées. La Sonipec pour la fabrication des articles en peaux et cuirs, dont la chaussure et le sac, qui n'avaient rien à envier aux produits occidentaux et dont ces derniers profitaient, durant leur séjour dans nos contrées, pour en prendre et emmener avec fierté dans leurs pays respectifs. La Sonitex et sa panoplie d'effets vestimentaires pour tous les âges, les tissus, les draperies, les tentures, et cetera, avec le must en l'entité de la Soitex, dans la réalisation des produits de la soie. Dont la fameuse tenue de l'équipe nationale de football partant pour la finale de la Coupe du Monde en Espagne, en 1982. Dans le bâtiment, la Sorecal, la Sonatiba, l'Ecotec, l'Engoa, dans les réalisations des ouvrages d'art, qui tiennent tête aujourd'hui à leurs équivalents tout le long de l'autoroute Est-Ouest.L'investissement est un état d'espritMais il y avait aussi et surtout la DNC. Créée par l'ANP pour les ouvrages militaires, mais sous le contrôle du colonel Abdelmadjid Aouchiche elle va dépasser les ambitions initiales pour devenir une gigantesque entreprise capable de réalisations de portée internationale. De toutes les entreprises publiques algériennes, nées dans les tout premiers plans de développement économique et social, eh bien on ne risque pas de se tromper en disant que la DNC était le «modèle» algérien par excellence. Aouchiche, avec les moyens qui n'étaient pas extraordinaires, est parvenu à lui donner une âme et un esprit. Une discipline moderne et une feuille de route accordée aux besoins de l'ambition nationale. Son principe de travail était simple parce qu'ancré dans la tradition nationaliste, chercher et trouver en Algérie le matériau et la matière grise. Il envoyait former à l'étranger, des milliers, mais vraiment très rares étaient les jeunes cadres qui ne revenaient pas à la base une fois l'apprentissage terminé. Après la disparition de cette entreprise, la plupart de ses techniciens, des administratifs aussi, sont allés rejoindre des entreprises étatiques ou privées, se félicitant de leurs recrues, qui n'ont pas manqué d'imprégner leurs nouvelles boîtes des «paradigmes» de la DNC.Ce passage en revue du passé pour dire que le partenariat étranger n'est pas une finalité, en 51/49 ou en d'autres rapports de taux. Que l'Algérie ait la plus grosse part de prépondérance dans tout investissement dans le pays faisant appel aux étrangers n'a aucune signification si, à la base, la procédure ne possède pas la charge entière de l'intérêt national. Inaliénable, souverain et rationnel. On peut jouer sur n'importe quoi de textuel sur les modalités d'échange, l'étranger intéressé trouvera toujours des failles pour faire engouffrer la machinerie de ses modèles propres et il réussira à tirer profit sans se soucier du risque que peut encourir le devenir développemental dans le domaine dans lequel il nous associe. Renault investit chez-nous dans la Symbol, alors que l'esprit de son staff est dans le type de modèle qui va concurrencer les plus grands constructeurs de la planète. On crie à hue et à dia sur la venue chez-nous en masse de la délocalisation mondiale. On avertit ses tenants que nous ne sommes pas une main-d'?uvre corvéable à souhait et que nous escomptons la preuve d'un transfert des know how en technologie et management. Nous jurons de fabriquer des textes à la mesure des appréhensions, que nous améliorerons les niveaux des prestations de nos organismes financiers et nous allons être dans les cordes de l'OMC. Beaucoup de pays l'on fait et les étrangers sont venus s'installer chez-eux. Ils ont réussi à fabriquer une petite classe moyenne devant une majorité de sous-alimentés et de sans abris.N. B.




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