Algérie

Nuit infernale à N'gaous



Dans cette folie, un policier a été kidnappé et tabassé sévèrement par des individus non identifiés. Il a été retrouvé, hier, frôlant la mort et se trouve encore dans un état grave. Très peu d'informations ont circulé à  ce sujet et certains officiels ont infirmé même ce fait. Des voix s'exprimant en off ont pourtant insisté sur cette agression, qui dénote de la gravité de la situation.
Les affrontements déclenchés dimanche suite à  l'affichage de la liste d'attribution de 163 logements sociaux avaient déjà fait 20 blessés parmi les force de l'ordre et 27 personnes arrêtées, en plus de la destruction des sièges de la daïra et de l'APC. Les autorités ont tenté d'endiguer la colère, mardi, en invitant les émeutiers à  la table de dialogue. Des promesses ont été faites pour revoir la liste et supprimer les noms des indus bénéficiaires.
En dépit des arrangements conclus à  l'issue de cette réunion menée par une délégation officielle conduite par le président de l'APW, la paix n'aura duré que quelques heures. Une partie de la population en colère s'est accrochée à  la revendication du départ du chef de daïra que les émissaires n'ont pu accepter.Juste après la prière d'El Asr, les barricades levées le temps des négociations ont refait surface avant que la violence n'explose vers minuit. Les trois sections antiémeute de la gendarmerie de Aïn Yagout et celle de la police de Batna n'ont rien pu faire devant la furie dévastatrice qu'a vécu la ville cette nuit.
Les émeutiers, faisant usage de cocktails Molotov et de frondes pour tenir à  distance les membres de sécurité, ont ciblé la famille révolutionnaire, notamment les sièges de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), de l'Organisation nationale des enfants de chahid (ONEC) et de la Coordination nationale des enfants de chahid (CNEC) qu'ils ont mis à  sac. Ils ont tenté aussi de s'attaquer au siège de la recette des impôts ainsi qu'à l'agence CNEP, dont ils ont arraché les portails. Pour le député Amor Hadfani, originaire de N'gaous et négociateur pour le compte de l'administration, rien n'explique cette violence. Il soupçonne cependant «des mains invisibles» derrière les émeutiers, a-t-il déclaré à  El Watan.
Du côté des forces de l'ordre, on a enregistré 30 blessés alors que parmi les émeutiers aucun bilan n'est possible puisque les blessés évitent les établissements de santé de peur d'être arrêtés. Hier matin, la police a arrêté 15 personnes et la liste reste ouverte.
 


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