Algérie

Nuisances sonores et épaves de véhicules



Le chef-lieu de wilaya croule sous le poidsdes immondices en cette période de grandes chaleurs. Aucune place, jardinpublic n'est épargné, même les grandes artères de la ville se sont transforméesen dépotoirs. Le service communal chargé du nettoiement est dépassé, ses agentsmunis seulement de brouettes baissent les bras. Pire encore, des tonnes degravats jonchent les trottoirs et le nombre d'épaves de véhicules et decarcasses de bus désossés, abandonnés à leur triste sort depuis plusieurs mois,sont visibles dans la cité DNC, qui illustre à elle seule l'inconscience deshabitants de certains quartiers et cités. Mais que dire aussi de ces troupeauxde chèvres qui sillonnent les rues, s'agrippant aux jeunes arbustes etpiétinant sur leur passage les quelques îlots de gazon naturel des espacesverts. Le tableau qui s'offre au visiteur de la ville est peu idyllique. Lesécuries et bergeries, qu'on pensait appartenir à une période révolue, poussent commedes champignons dans plusieurs quartiers et la liste est longue à énumérer. Lesprincipales artères de la ville, très fréquentées à l'heure où l'air serafraîchit, ressemblent à une vraie basse-cour. Encombrement de la circulation,des bouchons qui s'éternisent. La colère des automobilistes monte de plusieurscrans aux mêmes heures. Vociférations, klaxons, motocyclettes lancées à touteallure, en somme tout un cirque gratuit qui s'offre au visiteur qui nereconnaît plus la ville des peupliers et de la source «El-Mahboula». Le moindreespace de part et d'autre du bitume, y compris celui de la place «Emir AEK»,est squatté par les épiciers et les cafetiers qui les utilisent comme terrassespour leurs clients. «Assiste-t-on au déclin de la vie citadine et moderne ?»,nous confie rageusement Sid Hadj Rfaa, un vieux «Ould Bled» qui a connul'ancienne cité de Ksel sous ses beaux jours. Le piéton, malheur à lui s'il neslalome pas entre les tables et les cageots pour retrouver son chemin et c'estau péril de sa vie qu'il emprunte ou traverse la chaussée. Le bilan des accidents de la circulationenregistré dans le courant du mois de mai dernier, qui a fait 20 blessés dont 5dans un état grave, en milieu urbain, est à lui seul très significatif. Lasonnette d'alarme est tirée car le plan de circulation actuel est obsolète etne répond plus au parc de véhicules (plus de 6.000) immatriculés.Le jardin public «El-Wiam» s'est trouvé unenouvelle vocation : chenil le jour et refuge pour les bestiaux abandonnés dèsla tombée de la nuit, il sert actuellement de dépotoir et gare aux personnestéméraires qui osent prendre un bol d'air le soir. Les meutes de chiens errantssont là pour les décourager. D'ailleurs deux cas de rage canine ont étésignalés le mois dernier. Interpellés par la société civile et les associationsdites de défense de l'environnement et de la préservation du cadre de vie, lesélus, nous dit-on, ont d'autres chats à fouetter. Ils mettent déjà le cap surles prochaines élections locales. Les nuisances sonores, émanant des cortègesnuptiaux et des revendeurs de cassettes audio jusqu'à une heure tardive de lanuit, agressent les tympans des paisibles promeneurs nocturnes à coups dedizaines de décibels. Et dire qu'El-Bayadh était autrefois une destination trèsprisée par les habitants du sud et du nord du pays, en quête d'air pur et fraisdurant la période estivale. Le cadre de vie des habitants de la capitale deLaghouat-Ksel périclite dangereusement, jusqu'à faire dire à un citadinqu'El-Bayadh risque de ressembler, à long terme bien sûr, à une grande «Zriba»si l'APC ne prend pas le taureau par les cornes et ne décide pas à s'occupersérieusement du bien-être de ses administrés.


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