Nuisances des exploitations des carrières d’El-Ançor

Les habitants bloquent la route en guise de protestation Les habitants de la commune d’El Ançor ont bloqué, hier matin, aux environs de 9h30, la route menant à Boutlélis, en guise de protestation contre les nuisances des exploitations des carrières, situées sur le site historique de Jorf Alia.En effet, environ 200 Ancéris ont observé un sit-in sur la route menant à Boutlélis, pour faire valoir leurs doléances concernant les nuisances des exploitations de carrières, gérées par des entreprises turques. «Nous avons adressé plusieurs doléances à la wilaya d’Oran, pour trouver une solution à notre calvaire qui dure depuis une décennie, mais elles ont toutes été aplanies. A chaque déflagration, des nuages de poussière étreignent le village. Et puis, les exploitants ne respectent nullement le dosage, la quantité de la dynamite, requise par la loi et encore moins, les horaires imposés. Nous sollicitons la présence du chef de la daïra d’Aïn El Turck pour évacuer la route», déclarent les protestataires. Et de renchérir: «Nos enfants souffrent de maladies respiratoires à cause des poussières. Les carrières sont un danger de santé publique». De son côté, le responsable du secteur sanitaire d’Aïn El Turck avait déclaré, sans pour autant, incriminer les exploitations, que:»en effet, l’évolution des maladies respiratoires au sein de la population d’El Ançor est inquiétante. Le nombre de malades atteints d’insuffisances respiratoires, accueillis dans le centre de soins de la commune, va crescendo depuis l’année 2000". En effet, le chef de la daïra s’est déplacé sur les lieux et a promis à la population, d’organiser dans l’après-midi, une réunion pour débattre les effets néfastes des exploitations sur l’environnement et la population. Selon les déclarations du 1er responsable de la daïra, cette réunion regroupera 10 représentants de la population, les directions des Mines et de l’industrie (DMI), des PME/PMI et de l’environnement, entre autres. Les points essentiels qui seront débattus sont: le passage intempestif des engins des entreprises exploitantes en plein village; la propagation des nuages de poussière, après les déflagrations et le respect des dosages et horaires des déflagrations par les exploitants. Interrogé, la secrétaire général de l’APC d’El Ançor a déclaré que: «la mairie a toujours soutenu la population et une correspondance alertant le wali d’Oran sur les effets néfastes des carrières, a été émise en 2003, par l’ancienne équipe, mais elle n’a pas été suivie d’effet». Le même son de cloche a, également, émané du 1er vice-président de l’APC qui a déclaré que: «les nuisances des exploitations sont tellement catastrophiques, qu’il faut en motiver, tout simplement, la suppression. Toute la volonté de notre équipe, ira dans ce sens. Nous soutiendrons jusqu’au bout nos électeurs». Quant au Directeur de l’Environnement, il a déclaré «qu’il faut, indubitablement, traiter ce dossier de façon technique». Et d’ajouter que: «A priori, notre Direction a des solutions pour en finir avec ces nuisances, socialement, mal vécues. Il faut savoir, aussi, que l’impact nul sur l’environnement n’est pas de l’ordre du possible. Enfin, notre Direction donnera trois solutions aux problèmes environnementaux évoqués par la population. Primo, concernant le passage intempestif des engins: la route d’évitement menant au CET intercommunal, peut être rallongée pour atteindre les exploitations qui sont à quelques centaines de mètres, seulement. Secundo, la Direction a exigé aux exploitants, de se doter de filtres propres à ce genre d’installations, comme l’exige les textes de loi. Tertio, il faut que les exploitants respectent les horaires et le dosage des déflagrations». On apprendra, également, que la Direction de l’environnement a adressé plusieurs correspondances aux exploitants, les intimant d’installer des filtres pour contenir les nuées de poussières, et de les empêcher de se propager vers le tissu urbain, mais ces exploitants n’ont pas honoré leurs engagements. In fine, les habitants ont annoncé qu’ils continueront leur mouvement de protestation, tant que les responsables n’ont pas pris les décisions fermes, pour trancher le noud gordien de cette situation malencontreuse.   Benachour Med