Après le vote du Conseil de sécurité des Nations unies contre le programme nucléaire iranien, Washington essaye de calmer le jeu, tandis que Téhéran rejette en bloc ce quatrième train de sanctions.
Le président iranien a immédiatement rejeté le vote du Conseil de sécurité de l'ONU contre Téhéran, accusé de mener un programme nucléaire à vocation militaire. La résolution doit être jetée « comme un mouchoir usagé », c'est la première réaction du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Le texte reprend et élargit le champ des sanctions déjà adoptées à trois reprises par le Conseil en décembre 2006, mars 2007 et mars 2008. Il prévoit notamment que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer. Le projet interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars. L'un des responsables de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Javad Rahqi, ainsi qu'une quarantaine d'entreprises et de banques sont par ailleurs frappées par des sanctions individuelles - gel des avoirs financiers et interdiction de voyager à l'étranger.En visite en Equateur, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est réjouie de l'accord et assure qu'il s'agit des « sanctions les plus importantes auxquelles l'Iran ait jamais été confronté ». Tandis qu'à Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a fait valoir que la résolution était une « étape très significative » qui « montre vraiment la détermination de la communauté internationale ». Le président américain, Barack Obama, a employé un ton plus modéré. S'il a parlé de « message sans équivoque sur l'engagement de la communauté internationale à mettre fin à la propagation des armes nucléaires », le locataire de la Maison- Blanche a surtout insisté sur le fait que ces sanctions « ne ferment pas la porte à la voie diplomatique ». Douze pays ont voté pour les sanctions, y compris la Russie et la Chine. Toujours hostiles à des mesures de rétorsion trop contraignantes, Moscou et Pékin ont étroitement négocié pour en édulcorer le contenu.La Turquie , le Brésil avec l'IranL'Iran a cependant reçu le soutien de la Turquie et du Brésil, qui avaient signé, en mai dernier, un accord avec Téhéran. Tous deux ont d'ailleurs voté contre la sanction. Le Liban s'est abstenu. La Turquie n'a pas caché sa crainte que la décision du Conseil de sécurité « puisse nuire aux efforts diplomatiques et à la fenêtre d'opportunité pour un règlement pacifique sur la question du programme nucléaire de l'Iran ». De même, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a rejeté cette résolution onusienne, la qualifiant de « victoire à la Pyrrhus » qui ne fait qu'« affaiblir » le Conseil de sécurité des Nations unies. Enfin, le Venezuela a apporté un franc soutien à l'Iran. Reprenant les mots du président Ahmadinejad contre les résolutions de l'ONU, le président Hugo Chavez s'est exclamé à la télévision : « Bien dit, caramba ! Elles ne valent pas un sou. »
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Posté Le : 11/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Tazir
Source : www.elwatan.com