Algérie - Revue de Presse

Nucléaire iranien: Les Américains cherchent un soutien à Alger



«Nous voudrions que l'Algérie et d'autres pays usent de leur influence et de leurs relations avec l'Iran pour jouer un rôle dans les négociations sur le dossier nucléaire», a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient.

 Jeffrey D. Feltman a affirmé en premier avoir «souhaité venir en Algérie, ce beau et historique pays». Il est arrivé mardi à Alger où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et a été reçu par le Premier ministre mais aussi par le président de la République. Le responsable américain a animé une conférence de presse, hier en fin d'après-midi, au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. «J'insiste sur le fait que je viens directement de Washington et Alger sera ma seule escale», a-t-il tenu à faire savoir. C'est, en effet, là une rare fois où un responsable américain ne visite pas la région «en gros», c'est-à-dire tous les pays du Maghreb en même temps comme de tradition. L'ancien ambassadeur américain à Alger, Robert Ford, justifiait cette démarche par le manque de temps et l'éloignement de ces pays des Etats-Unis.

 «Je voulais partager avec les responsables algériens leurs idées et leur véhiculer celles du président Obama et de Madame Clinton sur l'importance des relations bilatérales et du partenariat entre nos deux pays et leur dire que nous sommes engagés à les renforcer et que nous pensons les élargir non seulement dans les hydrocarbures mais à d'autres secteurs, non seulement pour créer de l'emploi mais pour promouvoir les exportations vers d'autres pays», indique-t-il à propos des discussions qu'il a eues avec le président de la République, le Premier ministre et le MAE. La succession de visites de responsables américains à Alger est, a-t-il affirmé, «pour discuter de questions bilatérales et internationales extrêmement importantes comme le conflit israélo-arabe, la sécurité dans le Sahel, l'Iran, la lutte antiterroriste. J'aimerais insister sur ce que j'ai dit au président de la République à ce propos, l'Algérie est un pays très important de par le fait qu'il est arabe et africain en même temps. La voix de l'Algérie est écoutée partout dans les forums internationaux. Elle est écoutée quand elle parle de stabilité africaine et celle internationale.» Il a fait savoir qu'il a rencontré Mourad Medelci en marge des travaux de l'ONU qui se sont tenus récemment. A une question sur l'Iran, Jeffrey D. Feltman répond «l'Algérie et les Etats-Unis ont intérêt à voir la stabilité dans cette région et au-delà. Nous refusons tous les deux la prolifération des armes nucléaires et soutenons le désarmement.»



«L'Iran doit assumer ses responsabilités envers la communauté internationale»



 Feltman fera remarquer que «l'Algérie a participé activement dans la conférence de Genève, c'est grâce à ses efforts et ceux d'autres pays que cette conférence a été redynamisée après un gel de dix ans. Je respecte l'Algérie et son leadership.» Tout en soulignant «la souveraineté de l'Algérie dans sa politique envers l'Iran», il lancera «qu'on soit clair, les Etats-Unis ne sont pas contre le droit de l'Iran d'utiliser le nucléaire à des fins pacifiques et civiles, nous ne lui renions pas ce droit, mais nous parlons de son devoir de transparence et de crédibilité envers le monde, nous lui demandons d'assumer ses responsabilités envers la communauté internationale». Il saluera «la riche et longue expérience de l'Algérie dans la résolution de questions internationales» et demande «pas seulement à l'Algérie mais aussi à d'autres pays d'user de leur influence et de leurs relations avec l'Iran pour jouer un rôle dans les négociations sur le dossier nucléaire».

 A propos de ce qui se passe au Mali et dans le Sahel, le secrétaire adjoint américain affirme que «nous devons résoudre ces questions de sécurité, d'ailleurs, nous soutenons les efforts de l'Algérie pour la tenue d'un sommet à Bamako mais il faut aussi pour cela des efforts régionaux et transnationaux». Non sans préciser que «cela ne veut pas dire que nous nous substituons au rôle des pays de la région, la première responsabilité leur revient. Mais nous sommes inquiets sur la prolifération du terrorisme dans la région et nous voulons travailler ensemble.» Il rappelle là aussi «la riche et longue expérience de l'Algérie dans la lutte antiterroriste» pour dire avec insistance que «nous appuyons ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans la région».



Le rapport Goldstone et le veto américain



 Interrogé sur le conflit du Sahara Occidental, il répond «nous savons que cette question est très importante pour les peuples de cette région. Les Etats-Unis ont toujours renouvelé leur engagement pour sa résolution par les instances internationales. Nous appuyons les efforts des Nations unies et ce que fait l'ambassadeur Ross à propos de ce dossier important et pour l'Algérie et pour le Maroc, nous encourageons les parties concernées à suivre ses propositions. Nous faisons confiance aux organisations internationales et au processus de négociations qui est engagé mais nous ne faisons pas de commentaire sur les mécanismes de résolution de ce conflit. On est là pour créer le meilleur environnement pour que cette question soit résolue définitivement.»

 Le rapport Goldstone n'a pas apporté, selon lui, les réponses qu'il fallait ou du moins celles attendues par Washington comme pour prévenir d'ores et déjà d'un veto américain. «Nous avons rejoint les pays qui ont voté contre la résolution à Genève pour des raisons bien spécifiques parce que nous pensons que la commission est allée au-delà de certains aspects et a occulté le rôle de Hamas. Il faut définir les responsabilités et les comportements de chaque partie pour aboutir à une enquête définitive.» Il ajoute «le plus important pour nous est que les Palestiniens et les Israéliens puissent identifier les vraies raisons qui ont provoqué le conflit de Ghaza».

 Le prix Nobel de la paix pour le président Obama lui fait dire «c'est un honneur pour lui (...). Il doit saisir les opportunités pour promouvoir la paix dans le monde. Je pense qu'il l'a obtenu pour pouvoir faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient et ramener la paix entre les Palestiniens et les Israéliens.»

 Guantanamo est cet autre dossier à propos duquel il estime que l'exécution des engagements d'Obama n'est pas facile à savoir «la fermeture du camp, c'est comme assurer les soins médicaux à tous les Américains, le président s'est engagé devant ses électeurs à le faire mais ce n'est pas facile, d'autant que parmi les prisonniers, il y en a qui sont sortis mais il y en a qui doivent être jugés et exécutés, c'est le cas par cas, d'ailleurs, il y a de nombreuses études aux Etats-Unis sur Guantanamo pour définir la manière la plus efficace de régler ce problème».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)