Algérie

Nucléaire iranien : Le bras de fer continue



Nucléaire iranien : Le bras de fer continue
Entre les Occidentaux et les Iraniens, c'est le dialogue de sourds. Alors qu'à New York, un accord est « pratiquement trouvé » sur un projet de résolution pour sanctionner l'Iran sur son programme nucléaire controversé, à Téhéran, le gouvernement menace de fermer la porte du dialogue s'il est de nouveau sanctionné. «J'ai déjà dit que l'administration américaine et ses alliés se trompent s'ils pensent qu'ils peuvent brandir le bâton d'une résolution et ensuite s'asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se produira pas », prévient depuis Istanbul, où il se trouve dans le cadre du sommet de la CACI (Conférence sur les mesures pour bâtir la confiance et l'action conjointe en Asie),  le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il exhorte  les Occidentaux dont il attend «Â respect et justice » à  accepter l'accord conclu le 17  mai entre l'Iran, la Turquie et le Brésil sur un échange du combustible nucléaire de son pays. «Â Cet  accord est une opportunité pour le gouvernement américain et ses alliés (...) J'espère qu'ils en feront bon usage. Les opportunités ne se répéteront pas », dit-il, invitant pour la seconde fois les Occidentaux à  ne pas rater cette occasion et à  cesser de parler à  son pays d'une «Â manière brutale » ou sur « un ton dominateur ». Sur sa lancée, le président iranien n'a pas épargné la Russie. Il l'a mise en garde contre un alignement avec les ennemis de Téhéran à  New York. L'accord dont parle Ahmadinejad reprend en partie l'offre faite en octobre 2009 par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), soit un transfert à  l'étranger de 1.200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi en échange de combustible nucléaire pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran. Dans leurs calculs, les Occidentaux pensaient dissiper leurs soupçons en privant l'Iran de son stock d'uranium. A New York, le discours est tout autre. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni  hier pour des consultations à  huit clos. Au menu :  le projet de résolution de sanctions proposé le 18 mai par les Etats-Unis,- prévoyant l'interdiction des investissements iraniens à  l'étranger dans certaines activités sensibles, l'inspection de ses navires en haute mer, l'interdiction de lui vendre huit nouveaux types d'armements lourds et l'allongement des listes des particuliers, des entités et des banques de nationalité iranienne qui sont sous le coup de sanctions individuelles. Selon le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley et le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, la résolution pourrait àªtre adoptée cette semaine. Malgré la désapprobation de la Turquie, du Brésil, du Liban, et peut-être de la Chine où M. Ahmadinejad se rendra cette semaine, le texte devrait recueillir les 9 voix nécessaires à  son adoption. Seul couac : M. Poutine plaide pour des «décisions » pas «Â excessives» et surtout qui  ne pénaliseraient pas le peuple iranien. A Vienne, aussi, le ton est aux sanctions. Le conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui est en conclave depuis lundi, se penche sur le «cas particulier de l'Iran» qui comprend, selon le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amanos, «des éléments liés à  une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire». L'Agence onusienne a diffusé la semaine dernière un rapport montrant que l'Iran poursuit ses activités d'enrichissement, malgré les sanctions et les menaces de l'Occident.


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