L'Algérie et les Etats-Unis prônent une même approche axée sur le
renforcement du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), à la veille de la
conférence qui se tiendra en mai prochain, en vue de la révision de cet accord,
a affirmé lundi, Susan F. Burk, l'émissaire spéciale du président américain
Barak Obama, chargée de la non-prolifération nucléaire.
«L'Algérie et les Etats-Unis
partagent le même point de vue sur le renforcement du TNP. Nous sommes sur la
même longueur d'onde», a déclaré Mme Burk, lors d'une conférence de presse
tenue à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. La conférencière est en visite de
trois jours en Algérie dans le cadre d'une tournée dans plusieurs pays. Les
ballets diplomatiques s'intensifient alors qu'approchent des échéances
importantes : le sommet sur la sûreté nucléaire convoqué en avril à New York
par Barack Obama, suivi, en mai, par la conférence d'examen du traité de
non-prolifération nucléaire (TNP) de 1968, clé de voûte de l'ordre mondial en
matière nucléaire, qui a été affaibli par le phénomène de la prolifération.
«Le TNP inclut la
non-prolifération nucléaire, le désarmement et l'utilisation de l'énergie
nucléaire à des fins pacifiques. Ce sont les trois piliers que nous voulons
renforcer à la conférence d'examen du TNP», a expliqué Mme Burk. A Signaler que
l'Algérie est signataire de ce traité de non-prolifération.
Cette conférence de révision du
TNP vise également le renforcement de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA), particulièrement dans le domaine de l'utilisation du nucléaire
civil à des fins pacifiques, a ajouté Mme Burk, qui a souhaité l'adhésion de
tous les pays au TNP, traité déjà paraphé par 189 pays. Les critiques remontent
actuellement des pays du Sud et du monde musulman, qui dénoncent le silence des
Occidentaux à propos de la détention de la bombe par Israël, Etat non
signataire du TNP. L'Inde et le Pakistan sont également dotés de l'arme
atomique. La Corée du Nord a renoncé à l'adhésion au traité en 2003. La donne
se complique ainsi à trois mois de la conférence d'examen du traité de
non-prolifération, durant laquelle les Occidentaux veulent faire prévaloir leur
point de vue face à certains pays «émergents» et du Sud non dotés de l'arme
suprême. Ces derniers critiquent une attitude de «deux poids, deux mesures» des
grandes puissances, accusées de ne pas tenir leurs engagements en matière de
désarmement tout en cherchant à renforcer les instruments de vérification du
nucléaire civil dans le monde. Mme Burk a aussi souhaité la ratification de
tous les pays du protocole additionnel du TNP, qui renforce les pouvoirs
d'inspection de l'AIEA. La dernière conférence de suivi du TNP tenue en 2005,
s'était soldée par un échec. De profondes divergences étaient apparues entre,
d'une part, les Etats disposant de l'arme atomique qui prônent la
non-prolifération et, de l'autre, ceux qui plaident le désarmement.
La diplomate américaine a
également exprimé un soutien aux programmes de l'Algérie : «Nous n'avons aucune
inquiétude sur le programme nucléaire civil algérien». L'Algérie, qui dispose
de deux réacteurs nucléaires expérimentaux à Draria et Aïn Oussera, projette
d'acquérir en 2020 une première centrale nucléaire et compte en acheter une
tous les cinq ans. Pour préparer l'après-pétrole, l'Algérie a conclu des
accords de coopération dans le nucléaire civil avec l'Argentine, la France, la
Chine et les Etats-Unis. Alger a signé, en juin 2007, un accord de coopération
nucléaire civil avec Washington, principalement dans la recherche scientifique
(sister laboratory). «L'Algérie joue un rôle de leader en matière de diplomatie
multilatérale. C'est un partenaire très important avec qui nous espérons
travailler en étroite collaboration pour faire progresser tous nos engagements
dans le cadre du TNP», a affirmé Mme Burka. Elle a également salué le rôle
«efficace» joué par l'Algérie lors de la conférence sur le désarmement qui
s'est tenue à Genève. Mme Burk a rencontré, lors de son séjour, une délégation
interministérielle composée de responsables du ministère des Affaires
étrangères, du Commissariat national à l'Energie atomique et du ministère de
l'Energie et des Mines. L'Algérie utilise l'énergie nucléaire civile dans des
projets de recherche dans les secteurs de la santé, de l'agriculture et de
l'eau. Les Chinois apportent leur savoir-faire aux chercheurs algériens
notamment dans le dessalement de l'eau de mer.
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Posté Le : 23/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com