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La Chine s'apprête à débuter la construction du premier réacteur nucléaire de troisième génération de conception chinoise, potentiel rival de l'EPR français, a annoncé le groupe étatique CNNC, qui affiche ses ambitions à l'international et se dit ouvert à des coopérations renforcées avec Areva.A Fuqing (sud-est de la Chine), le premier réacteur ACP1000 aussi appelé Hualong-1 sera formellement mis en chantier jeudi, a indiqué mercredi China National Nuclear Corporation (CNNC).Il s'agit, se réjouit l'entreprise, du premier réacteur dit de troisième génération (caractérisé par une longévité, une efficacité et une sécurité accrues) à avoir été entièrement conçu et développé par des Chinois.Hualong-1 est issu du rapprochement imposé fermement par Pékin dans un souci de rationalisation entre le modèle initial de CNNC et le réacteur ACPR1000 développé par CGN, groupe étatique chinois concurrent. Le gouvernement avait donné son feu vert mi-avril au coup d'envoi de ce projet pilote, destiné à galvaniser une industrie nucléaire en plein essor.Premier marché pour l'atome civil, la Chine compte 23 réacteurs actuellement en construction, soit un tiers des réacteurs en chantier dans le monde, selon la World Nuclear Association (WNA), qui fédère les acteurs industriels du secteur. Le réacteur Hualong de Fuqing ne rentrera en service au mieux qu'en 2020. La Chine intègre le petit cercle des pays travaillant sur des technologies nucléaires avancées. C'est un projet crucial pour notre stratégie de développement international, a commenté Qian Zhimin, directeur général de CNNC, lors d'une conférence de presse. Le groupe a déjà pré-vendu l'ACP1000 au Pakistan depuis presque un an et demi, et un accord préliminaire a été signé en février entre Pékin et Buenos Aires pour l'exporter en Argentine. Un chantier vitrineEvidemment, les Pakistanais attendaient que la Chine entame d'abord la construction d'un Hualong sur son propre sol, c'était une étape indispensable, relève François Morin, directeur Chine de la WNA. Ce chantier démontrera les capacités chinoises et générera des conditions favorables à l'exportation des technologies autochtones, a insisté Pan Jianming, secrétaire du conseil d'administration de CNNC. Une vingtaine de pays ont déjà manifesté leur intérêt, a renchéri M. Qian, pour qui les difficultés rencontrées par d'autres réacteurs concurrents de troisième génération offrent un terrain d'opportunité. De fait, la construction des AP1000 de l'américain Westinghouse connaît aux Etats-Unis comme en Chine des retards significatifs. Et l'EPR du français Areva n'en finit plus de subir revers et dépassements de coûts. Une anomalie sérieuse a été récemment détectée dans l'acier de la cuve du réacteur construit à Flamanville. Par comparaison, le Hualong-1 ne représente pas réellement un saut technologique, c'est un réacteur plus classique, bien plus petit, de l'ordre de 1 000 mégawatts contre 1.700 pour l'EPR, ce qui a l'avantage d'entraîner une mobilisation moindre de moyens, notamment financiers, observait M. Morin. Ouvert sur le cas d'Areva Sous l'aiguillon du gouvernement, les groupes nucléaires chinois se voient contraints de rapprocher leurs forces pour mieux conquérir des marchés à l'international, où leurs percées restent balbutiantes. Le développement de Hualong ne devrait pas pour autant les dissuader de poursuivre leurs étroites coopérations avec des partenaires étrangers, qui leurs apportent l'expérience et la crédibilité qui leur font encore défaut. A en croire le Journal du Dimanche, CGN et CNNC envisageraient d'ailleurs de venir à la rescousse d'Areva, en grave difficulté financière, jusqu'à prendre une participation dans une division du groupe dédiée... aux réacteurs. Interrogé mercredi, le patron de CNNC n'a rien démenti mais ne s'est guère avancé. En ces temps difficiles pour Areva, nous devons coopérer davantage, nous sommes ouverts à toutes formes de coopération, que ce soit dans la chaîne industrielle, l'extraction minière, le retraitement ou la construction de centrales, a déclaré M. Qian. Seuls des contacts préliminaires ont été noués concernant ces coopérations renforcées, a-t-il ajouté, notant qu'il était avant tout important pour Areva de résoudre ses problèmes internes. CNNC n'est pas un inconnu pour les acteurs français du nucléaire Areva et EDF, qui collaborent avec lui sur la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni. Le groupe chinois rêve d'ailleurs de vendre lui-même à Londres un réacteur Hualong-1, même si Qian Zhimin prévoit un processus long et compliqué d'approbation. Quant à CGN, il est le partenaire d'EDF sur un chantier de deux EPR à Taishan, dans le sud-est de la Chine.




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