Algérie

Nuage de cendres sur Oran



Six jours après la fermeture d'une bonne partie de l'espace aérien européen face à la menace que représentait le nuage de cendres « craché » par le volcan islandais, le trafic aérien entre le vieux continent et le reste du monde a repris de manière chaotique. Alors que l'on annonce l'arrivée prochaine d'un second passage de cendres, certains pays nord-européens ont préféré prolonger la fermeture de leurs aéroports de vingt-quatre heures en attendant l'évolution de la perturbation atmosphérique. L'heure est à l'évaluation des manques à gagner pour les compagnies aériennes et voyagistes touchés par l'annulation des vols à partir et à destination de l'Europe. Mais d'ores et déjà, des voix s'élèvent pour contester la rapidité de la décision en cascade des pays européens de fermer leurs aéroports respectifs. Cette réaction en chaîne a réduit sensiblement le trafic aérien au niveau mondial. Du jamais vu depuis les attentats du 11 septembre 2001. Des milliers de personnes en attente dans des aérogares d'aéroports fermés au trafic et des ruées sans précédent sur les autres moyens de transport, train, bateau, etc. Les Algériens ont dû recourir au ferry à partir des ports d'Alger, d'Oran, pour rejoindre l'Europe ou pour rentrer au pays à partir de Marseille. On estime que plus de 20 000 passagers sont restés sur le carreau dans les aérogares, de part et d'autre de la Méditerranée.Cette pagaille a eu comme conséquences, entre autres, de contrarier la tenue et le déroulement de manifestations internationales, quand elles ne sont pas purement ajournées ou annulées.Aux funérailles du président polonais, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement étaient absents faute d'avoir pu rallier Cracovie par avion.Chez nous, le Forum des pays exportateurs de gaz et le GNL16 ont subi les contrecoups du nuage volcanique. Le congrès, ajourné de 24 heures et réduit de deux jours, semble se transformer en un rendez-vous sans illusions, autrement dit on ne doit pas s'attendre à des décisions extraordinaires. D'abord parce que la moitié des ministres de l'Energie des pays exportateurs devant y assister n'ont pu faire le déplacement jusqu'à Oran, et que sur les 47 communicants programmés en plénière, seuls 5 étaient présents à l'ouverture des travaux, qui a eu lieu en l'absence du président Bouteflika.Une absence prévisible eu égard au demi-échec annoncé de la conférence et à la difficulté à trouver un consensus minimum, sans doute parce que les organisateurs avaient placé la barre trop haut. En attendant, les deux paquebots de luxe loués à coups de millions d'euros par Sonatrach pour l'accueil des participants au GNL16 et au Forum des pays exportateurs du gaz resteront à quai jusqu'à la date prévue, même s'ils sont à moitié vides.


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