Algérie

Novembre, Warda et l'Algérie



Il faut quand même l'avouer, Warda chante divinement bien, elle était belle et elle a vécu quasiment toute sa vie à «l'étranger», ce qui renforce toujours la popularité d'un artiste, il n'y a rien à dire, décidément. C'est l'usage que le pouvoir politique de son pays en a fait qui lui a valu quelques désaffections, adressées plus à ce qu'on a voulu faire de ses récurrents spectacles et passages à la télé à des dates précises de l'année et suivant les humeurs de ceux qui sont aux affaires dans le pays. On y voyait également l'incarnation d'un patriotisme débridé et un peu obséquieux, alors que pour d'autres, Warda était l'outil, si ce n'est l'arme de la marginalisation et de l'exclusion de chants et chanteurs du terroir susceptibles de porter les colères populaires ou les inspirer. Pour autant, les dirigeants successifs de son pays de c?ur ne lui ont pas vraiment rendu service en termes de promotion chez ses compatriotes d'Algérie. En avait-elle besoin d'ailleurs, elle qui a conquis le monde arabe et une partie du monde tout court, grâce à son talent intrinsèque, puis l'intégration du must du must de ce qui se fait dans le genre, dont son prestigieux mari Baligh Hamdi et Riad Sombati, pour ne citer que les plus illustres en la matière. Pas question cependant de s'éloigner outre-mesure du sujet. Avant-hier, c'est-à-dire la veille du 1er Novembre, Warda est donc... revenue sur l'ENTV pour nous dire son amour du pays dont personne n'a le droit de douter. Un célèbre journaliste qui croyait tenir la question qui allait la confondre, du moins la déstabiliser, lui a posé un jour cette question : comment vous avez fait pour louer l'Egypte de Nasser, celle de Sadate et enfin celle de Moubarak, elle a eu cette réponse aussi simple que cinglante : si pour vous, il y a une Egypte pour chaque Président, pour moi, il y en a une seule, grande et éternelle ! Elle aurait pu dire la même chose de l'Algérie mais aucun journaliste de son pays d'origine ne lui a posé la question, on ne sait pourquoi d'ailleurs. Pour les autres, ceux qui se sont relayés aux commandes de son pays, ils ne pouvaient pas oser une telle interrogation. Et pour cause, ils ont vraiment pensé ou voulu faire croire que c'est «leur» Algérie, celle de leur règne, que Warda chantait de sa belle voix. Normal, ils doivent aussi penser ou veulent convaincre le monde que le 1er Novembre, le 5 Juillet, le 20 Août... c'est eux ! Warda pouvait le leur dire un jour sans qu'ils lui posent la question, elle est partie trop tôt.S. L.


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