Novembre au coeur des débats D'AKFADOU À BARBACHA

Les Différentes régions de la Basse Kabylie n'ont pas raté l'occasion de célébrer l'une des dates phares de l'histoire récente du pays, perpétuant le message libérateur des ancêtres.
La wilaya de Béjaïa et ses différentes régions ne sont pas restées en marge de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, qui s'est soldée par la libération du pays en 1962.
Au chef-lieu, la journée du jeudi a été marquée par des festivités officielles. Une délégation constituée des autorités locales s'est rendue au musée du moudjahid où le responsable de l'organisation des moudjahidine a prononcé un discours. Au stade Benallouache, la même délégation a donné le coup de starter à la troisième édition du semi-marathon national et officialisé l'appellation de ce stade du nom du Chahid Salah Benallouache. Dans la soirée, elle a assisté au théâtre régional à une pièce théâtrale révolutionnaire présentée dans le cadre des activités prévues dans la 4e édition du festival international de théâtre de Béjaïa. Après quoi, la délégation s'est recueillie à la place du 1er Novembre à la mémoire des martyrs de la Révolution, procédant par la même occasion à la levée des couleurs.
Les festivités n'étaient pas concentrées uniquement au chef-lieu. Plusieurs communes, dont le rôle a été reconnu durant la guerre de Libération, se sont singularisées par des activités, qui n'ont de valeur que celle de perpétuer un combat libérateur. A Barbacha, plusieurs activités culturelles, sportives et artistiques, ont été au menu d'un programme établi pour la circonstance. Cette commune, qui a payé un lourd tribut pour libérer le pays du joug colonial, avec ses 119 martyrs, a été rythmée par des expositions-photos des martyrs et des moudjahidine de la région ainsi que des livres et des brochures sur l'histoire de l'Algérie.
Des documentaires, réalisés par cette maison de jeunes, ont été projetés à l'occasion devant un grand public. Parallèlement, plusieurs concours portant sur la poésie révolutionnaire, le dessein, les jeux d'échecs, le tennis de table et des recherches sur les personnalités historiques de la localité ont été organisés au profit des jeunes de la région.
Une grande cérémonie est prévue aujourd'hui au niveau de la maison de jeunes de Barbacha pour la remise des prix aux trois premiers lauréats de chaque concours.
A Akfadou, deux associations se sont distinguées par des activités riches en couleur.
Le village Imaghdeassen, qui a sacrifié 72 de ses enfants, a abrité les festivités commémoratives. Commune ayant abrité le Poste de commandement (PC) du colonel Amirouche, la guerre de Libération y était une réalité dont se rappellent encore de nombreux habitants, que les jeunes de l'association culturelle et sportive du village ont fait parler afin de perpétuer le message et pour que personne n'oublie le sacrifice de la génération de Novembre. Cette région qui fut le berceau de la Révolution algérienne était le théâtre de violents affrontements entre l'armée coloniale et les moudjahidine. Les témoignages recueillis ce week-end ont illustré toute l'intensité d'une lutte pour le recouvrement de la souveraineté nationale.
Rachid Adjaoud et Salah Tigmit ont apporté de nouveaux éclaircissements sur la lutte armée dans les maquis de la Wilaya III historique dans deux conférences suivies assidûment par les jeunes de la localité.
Du défilé populaire à l'exposition autour de la guerre d'indépendance, en passant par les témoignages de moudjahidine et d'autres rescapés de la guerre, la projection de films documentaires... sur Novembre et ses principes fondateurs ont été au centre des débats deux jours durant. Non loin de là, à Mezoura, l'association du village, qui a eu déjà à ériger une stèle au PC Amirouche, s'est distinguée cette fois-ci par une action honorifique à l'endroit des veuves de chahids. Symboliquement, une cinquantaine de femmes ont été honorées, pour certaines à titre posthume, pour leur sacrifice durant la guerre de Libération.
Le tout dans une ambiance qui n'a de valeur que d'illustrer lintérêt que porte la nouvelle génération au combat des ancêtres, dans une révolution citée comme exemple dans le monde entier. Elle était menée par des hommes et des femmes qui n'ont eu pour armes que leur courage et leur conviction.
Le parcours de ces hommes et femmes a été revisité ce week-end dans une région qui fut glorieuse dans ses quatre coins.