Algérie

Nouvelles violences xénophobes


Nouvelles violences xénophobes
La police sud-africaine est intervenue hier à Pretoria pour prévenir des affrontements entre riverains et immigrés lors d'une manifestation contre les étrangers, cibles d'une nouvelle vague de violences xénophobes qui a mis le pays sur le qui-vive. Depuis deux semaines, des dizaines de bâtiments occupés par des étrangers, notamment des Nigérians, et soupçonnés d'abriter des maisons de passe ou du trafic de drogue ont été brûlés par des habitants en colère à Johannesburg et dans la capitale. Ces attaques, qui n'ont pas fait de victime, sont fréquentes en Afrique du Sud, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté qui affecte la population des townships. Réunis à l'appel d'un collectif d'habitants de Pretoria, environ un millier de personnes ont marché dans la matinée sur le ministère de l'Intérieur, en accusant les immigrés de leur voler leur travail et d'encourager la criminalité. Le passage du cortège a provoqué de vives tensions dans certaines rues. Un total 136 personnes ont été arrêtées pour des actes de pillage ces deux derniers jours dans la province du Gauteng, où se trouvent Johannesburg et Pretoria, a indiqué un chef de la police locale. Muet jusque-là, le président Jacob Zuma est intervenu hier pour condamner les violences et appeler au calme. Il a toutefois reconnu l'existence d'un "gros problème" de criminalité dans le pays. "Notre peuple ne peut plus continuer à vivre dans la peur comme ça", a-t-il ajouté en promettant de renforcer la lutte contre le crime et le travail au noir. "La cause essentielle de ces violences xénophobes, c'est l'échec du gouvernement à créer des emplois et à fournir à notre peuple une éducation de qualité", lui a rétorqué le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA). La récente vague de violences a suscité une crise diplomatique avec le Nigeria, dont les ressortissants sont souvent la cible. Des étudiants nigérians ont défilé jeudi en représailles dans la capitale nigériane, notamment devant les sièges des entreprises sud-africaines Multichoice (fournisseur de télévision par satellite) et MTN (téléphonie mobile). "Tous les Sud-Africains du Nigeria doivent partir sous quarante-huit heures, sinon nous ne serons plus en mesure de garantir leur sécurité", a menacé leur responsable, Aruna Kadiri. De nombreuses ONG d'aide aux étrangers ont demandé en vain aux autorités sud-africaines d'interdire la manifestation de vendredi qui, selon elles, ne pouvait que "renforcer les attitudes xénophobes et les attaques". La fondation Nelson-Mandela a, au nom de l'icône de la lutte anti-apartheid, appelé les Sud-Africains à la "mesure" et au "dialogue". Les flambées de violence anti-immigrés sont récurrentes en Afrique du Sud, qui accueille des millions d'étrangers venus de tout le continent, souvent illégalement. En 2015, sept personnes sont mortes lors de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts.R. I./Agences
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