Nouvelles révélations sur l'implication de Rabat

L'opération qui a été vraisemblablement montée par un certain Sid Ahmed Amatou, est partie de l'hôtel qu'il possède à Nouakchott.Le feuilleton de la double expulsion de diplomates algérien et mauritanien ne peut trouver une épilogue aussi facilement. Les raisons invoquées par Nouakchott sont irrecevables dans le fond et dans la forme, révèlent à L'Expression des sources autorisées. Aussi, insiste-t-on, les premiers résultats d'investigations font ressortir un personnage-clé dans cette affaire, mais qui n'est cité dans aucun rapport officiel. Il s'agit d'un certain Sid Ahmed Amatou. Ce personnage controversé est un homme d'affaires, propriétaire d'un grand hôtel cinq étoiles à Nouakchott. Il a ceci de particulier qu'il est un cousin éloigné du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. La deuxième particularité de M.Amatou est qu'il est en froid avec son cousin de président. La troisième est qu'il est établi actuellement à Rabat. Et enfin, il est en contact permanent avec le Makhzen marocain. Cela fait assez pour placer l'homme au centre des soupçons, sachant qu'il gagnerait à un rapprochement entre Rabat et Nouakchott. Une brouille algéro-mauritanienne est la meilleure chose qui puisse arriver aux relations maroco-mauritaniennes. L'opération qui a été vraisemblablement montée par Sid Ahmed Amatou est partie de l'hôtel qu'il possède à Nouakchott où séjournent les responsables diplomatiques algériens, en déplacement en Mauritanie. On ne sait pas comment Amatou a opéré, mais il est certain qu'il a une main dans cette affaire. Des indices relevés montrent que le coup est parti de cet hôtel. Maintenant, pour répondre à la question de savoir comment le piège a été tissé, il n'est pas possible de le dire présentement. Il reste que le coup a été vraisemblablement une réussite, puisque les relations algéro-mauritaniennes, si elles ne sont pas carrément suspendues, sont, tout au moins, au plus bas. L'évolution du dossier à moyen terme éclairera l'opinion sur les tenants et les aboutissants de cette affaire et surtout sur le rôle joué par Amatou. Il suffirait d'ailleurs de voir dans quel sens évoluent les rapports entre Rabat et Nouackhott qui, soit dit en passant, ne sont pas au beau fixe et la position de Amatou entre les deux pays pour confirmer le mobile du «crime» et à qui ce crime a-t-il profité. Pour l'heure, Alger, qui a réagi en appliquant la réciprocité, garde la porte ouverte et il n'est pas exclu que des contacts discrets soient pris entre les deux capitales, Alger et Nouakchott, une fois que les esprits se seront calmés. Côté mauritanien, l'heure n'est pas à l'apaisement, à voir l'insistance de Nouakchott à maintenir sa version officielle des faits. Le président Mohamed Ould Abdelaziz a évoqué le sujet, hier, dans une rencontre avec la presse mauritanienne en des termes assez durs, mettant en garde contre "toute compromission avec les agendas étrangers au détriment des intérêts du pays". Ould Abdelaziz continue de penser qu'il y a eu tentative de la part du diplomate algérien expulsé de Mauritanie de "nuire aux relations de la Mauritanie avec le Maroc". L'agence de presse officielle mauritanienne AMI qui rapporte les propos du président Ould Abdelaziz annonce également la réunion des ministres arabes de l'Intérieur, prévue à Nouakchott. Une rencontre annoncée pour hier, mais qui n'a pas fait l'objet d'aucun communiqué de la part du ministère algérien de l'Intérieur.