Algérie

Nouvelles réactions d'indignation



L'enfermement des magistrats par les gendarmes à l'intérieur de la cour d'Oran continue de susciter des réactions d'indignation. Le Parti des travailleurs s'est élevé contre la violence dont ont été victimes les juges, auxquels il a exprimé son soutien."Il (le PT, ndlr) dénonce la répression des juges et apporte son soutien à leur grève qui, en plus des revendications socioprofessionnelles légitimes, met au centre la question de l'indépendance de la justice qui est aussi au c?ur des revendications de la révolution du 22 février", a indiqué le parti de Louisa Hanoune dans un communiqué rendu public hier.
Et d'ajouter : "Loin d'être une affaire individuelle, liée au courage de tel ou tel magistrat, la question de l'indépendance de la justice est liée directement à la nature du régime en place. Un régime autoritaire, antidémocratique, concentrant tous les pouvoirs entre les mains de l'exécutif." Le Collectif de la société civile pour une transition démocratique a condamné lui aussi la violence des gendarmes.
"Le collectif condamne avec la plus grande fermeté cet usage injustifié de la violence et apporte un soutien sans réserve au mouvement de grève des magistrats. Ces derniers exigent aujourd'hui le respect de l'indépendance de la justice sans laquelle l'Etat de droit est une fiction.
Le SNM rejoint ainsi l'une des principales revendications du hirak, dont de trop nombreux militants ont été injustement condamnés par une justice caporalisée", a soutenu le collectif, avant de saluer le "sursaut salutaire du corps des magistrats" qui, selon lui, "fait honneur à ceux de ses membres qui ont su résister aux pressions, intimidations et, aujourd'hui, aux violences policières dont ils font l'objet".
Côté personnalités, l'ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi a qualifié l'incident d'Oran d'"inacceptable" et de "méthode non civilisée pour régler les problèmes à l'intérieur des institutions de l'Etat".
L'ancien diplomate voit dans ce précédent une "atteinte à la crédibilité de ces institutions au niveau interne, mais aussi à leur image à l'extérieur du pays". "Je renouvelle mon soutien à la démarche actuelle des magistrats dans leur lutte pacifique pour libérer la justice d'une utilisation politique et de toutes les pressions exercées sur elle depuis l'indépendance du pays", a-t-il soutenu.
Et M. Rahabi d'ajouter : "Je salue la disponibilité des juges au dialogue et à la négociation avec le gouvernement et leur adhésion à la transformation historique que le hirak est en train de réaliser en brisant le mur de la peur, mais qui ne saurait aboutir sans la libération des juges et de la justice."
Pour sa part, Fetta Sadat, avocate, députée RCD, a qualifié ce qui s'est passé à Oran de "gravissime" et de "totalitarisme dans toute sa nudité". "Les forces de la gendarmerie violent l'enceinte de la cour d'Oran et chargent les magistrats", a-t-elle dénoncé.

Arab C.


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