Plusieurs importateurs, principalement les concessionnaires automobiles,
inquiets suite à la décision d'interdire la réception des véhicules importés au
niveau du port d'Alger, qui entrera en vigueur comme prévu le 1er octobre
prochain, et dont certains y sont installés depuis 15 ans, ont demandé des
délais supplémentaires au ministère des Transports et un report de quelques
mois pour se préparer à cette nouvelle donne, nous a indiqué hier un
concessionnaire automobiles venu d'Alger, rencontré à Mostaganem. Mais le
ministre des Transports, Amar Tou, a exclu lundi tout report de la décision.
«Il n'y aura pas de report de la décision et les concessionnaires peuvent
réceptionner leurs véhicules au niveau d'autres ports, parce qu'il y a 11
infrastructures portuaires en Algérie et toutes ces infrastructures doivent
être exploitées», avait indiqué M. Tou, lundi.
Un des concessionnaires nous dira
que «le port de Mostaganem, qui jouit d'une position géographique idéale, est
victime néanmoins de son manque d'espace et la faiblesse de tirant d'eau. Ces
deux facteurs influeront négativement sur l'accostage des navires en
prolongeant le séjour en rade des navires dont les surestaries qui sont payés
par les importateurs». «Ces données ont été récemment appuyées par une étude
sur le port de Mostaganem», souligne notre interlocuteur. En effet, le port de
Mostaganem disposant de deux bassins de 14 et 16 ha, avec un tirant d'eau ne
dépassant guère 8,22 m, est qualifié depuis longtemps de port mixte, pêche et
commerce, la flottille de pêche dépasse de loin les capacités d'accueil du port
qui lui sont réservées.
L'autre problème du port de
Mostaganem, qui peut constituer un handicap après les nouvelles décisions
prises par les pouvoirs publics, reste le manque d'espace au niveau des
terre-pleins. Le resserrage, le gerbage restent l'unique solution pour les
responsables du port pour gagner des espaces à l'intérieur de l'enceinte
portuaire malgré le fait que plusieurs entreprises ont fait l'objet récemment
d'une délocalisation vers l'extérieur du port. L'autre contrainte reste la
faiblesse du tirant d'eau, 8 m environ. L'autorité portuaire se trouve
contrainte de refuser les bateaux de grand tonnage dont les profondeurs sont
inadmissibles au port, ces navires sont déroutés vers d'autres ports nationaux.
Selon une source du port de Mostaganem, «l'entreprise reste cependant disposée
à recevoir des navires notamment les car-carriers, qui répondent aux données
physiques du port, principalement des raisons nautiques avec une profondeur ne
dépassant guère les 8m22 ». Selon notre source, un petit car-carriers, à son
bord 360 véhicules ne dépassant pas les «170m» de longueur et 2.000 tonnes de
charge provenant de France, est attendu aujourd'hui au niveau du port de
Mostaganem.
Par ailleurs, tous les
importateurs, selon un responsable des douanes du port, ont été autorisés à
transférer leurs cargaisons (véhicules, bois, rond à béton, etc...) à
l'extérieur du port au niveau des entrepôts et des aires de stockage. Les
formalités douanières se feront au niveau de ces nouveaux espaces ou zones de
transit à l'extérieur du port. Selon ce responsable douanier, la durée
d'enlèvement de marchandises à Mostaganem est de 10 jours contre 5 jours au
Maroc et 4 jours en Tunisie.
Il est utile de rappeler que le
port de Mostaganem s'est spécialisé, depuis des années, dans le traitement des
produits métallurgiques (tubes fer et rail) et aussi les produits agricoles, la
réalisation du 3ème bassin répondait à l'attente de beaucoup de clients. «En
attendant, le port de Mostaganem fera tant bien que mal avec ses moyens du bord
pour faire face à la nouvelle réalité», indique un transitaire activant à
Mostaganem.
Pour rappel, un Conseil
interministériel, réuni en juillet, avait décidé de ne plus autoriser, à partir
du 1er octobre prochain, aux navires transportant les cargaisons de rond à
béton et bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises
diverses non conteneurisées et les véhicules (car-carriers) à décharger leurs
marchandises au port d'Alger. Cette mesure a été décidée afin de parer à la
situation de congestion que connaissent actuellement certains ports nationaux
de commerce, notamment le port d'Alger, marquée par un allongement de la durée
à quai des navires et une importante rade qui se traduit par des impacts
extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et
primes d'assurances élevées, des taxes de congestion et des surestaries. Les
ports de Djendjen, Mostaganem et Ghazaouet ont été retenus pour la réception
des navires car-carriers.
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Posté Le : 17/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ayache Djamel
Source : www.lequotidien-oran.com