Algérie

Nouvelles infractions de la DJSL relevées



L'affaire des demandes de subventions (2017) établies par la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) d'Alger pour les clubs, associations sportives et autres ligues, rejetées par la wilaya d'Alger, n'a pas fini de livrer tous ses secrets, en raison de ses tenants et aboutissants.Révélée par une enquête d'El Watan dans son édition du 13 février, elle met en exergue les graves dérives de la DJSL et plus précisément du responsable de la structure, en l'occurrence le DJS, Tarek Krach, le désignant comme le premier et unique responsable du rejet des demandes de subventions de gestion de wilaya de l'année 2017, par les services du contrôle financier de la wilaya de plus de 500 demandes sur les 617 enregistrées pour non-conformité des dossiers.
Après ces révélations où il a été établi que le DJS a entrepris de «gérer» en solo les fameuses demandes en se substituant à la commission chargée de la répartition du fonds de wilaya, estimé pour rappel à plus de 200 milliards de centimes, transgressant ainsi l'article 17 du décret n°26 du 22 septembre 1996 fixant le règlement du fonds de wilaya de promotion des initiatives de la jeunesse et des pratiques sportives, les langues se sont déliées et une autre grave transgression, dont l'auteur n'est autre que le DJS, nous a été révélée.
Selon nos sources, et comme confirmé du reste par des cadres au sein même de la DJSL d'Alger, Tarek Krach a «omis» de solliciter l'aval des «inspecteurs de la jeunesse et des sports» pour le contrôle des demandes de subventions faites par les clubs, ligues et autres associations sportives, avant de procéder à la répartition et donner son quitus, en les adressant à la wilaya.
Une faille qui aurait à elle seule aurait pu éviter de faire éclater le scandale, et le rejet de plus de 500 demandes de subventions par les contrôleurs financiers de la wilaya, et pour cause : certaines prérogatives des inspecteurs de la jeunesse et des sports consistent à «assurer l'inspection et le contrôle administratif et financier des établissements sportifs, des établissements de jeunes et des structures associatives sportives et de jeunesse ainsi que des personnels qui y exercent», mais aussi «de s'assurer de la mise en œuvre des procédures et règles de gestion administrative et financière des établissements conformément à la réglementation», comme stipulé clairement dans l'article 72 du décret 10-07.
Dans les faits, si le DJS n'avait pas outrepassé ses prérogatives en marginalisant et écartant même, pour des raisons qu'on ignore mais du reste douteuses, les inspecteurs de la jeunesse et des sports de ce dossier, en les privant d'exercer leur fonction, on ne serait jamais arrivé à cette situation de rejet de ces dossiers de subventions par les services financiers de la wilaya. Les inspecteurs financiers avaient en effet les prérogatives de «vérifier et contrôler» les pièces justificatives présentées par les clubs et autres associations que sont «l'agrément du club ou de l'association, le statut type et la conformité, le contrat programme et plan d'action, le PV d'installation d'un commissaire aux comptes, le bilan financier, le quitus du Trésor et enfin un rapport d'audit».
Documents qui avaient fait défaut dans les dossiers de demandes de subvention et sur la base desquels les contrôleurs financiers avaient décidé de leur rejet provisoire. Une transgression flagrante du DJS, encore une, et confirmée après investigation par un des inspecteurs de la jeunesse et des sports, assurant qu'ils n'ont pas été sollicités dans cette mission de contrôle qui leur incombait.
La DJSL dans le collimateur de l'IGF
De révélations en révélations, ils nous a été indiqué (documents à l'appui) que les agissements du DJS et les graves infractions constatées au sein de la DJSL d'Alger font l'objet, depuis quelques mois, d'une enquête de l'Inspection générale des finances (IGF). Selon nos sources, un rapport accablant accompagné d'un interminable questionnaire d'enquête sur plusieurs dérives, notamment d'ordre financier, a été adressé à la DJSL, mais aussi à sa tutelle, en l'occurrence le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Une enquête des services de l'IGF enclenchée après les dérives constatées dans la comptabilité et la gestion des fonds publics par la DJSL. Un dossier lourd et brûlant révélant de graves défaillances dans la gestion financière, que nous évoquerons plus en détails après enquête dans une prochaine édition.
Mutisme intrigant du MJS
Le plus intrigant dans ce scandale à la DJSL, qui a pourtant fait tant de bruit dans les milieux sportifs, et plus précisément au sein de la structure concernée et de sa tutelle, c'est que cette dernière, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), et plus de dix jours après ces révélations, n'a toujours pas réagi et encore moins pris des dispositions pour enquêter en interne et faire la lumière sur ce scandale, qui, il faut le dire, éclabousse l'instance sportive.
Pis encore, on a appris de source sûre au sein même du département d'El Hadi Ould Ali que les agissements du DJS et les dérives au sein de la DJSL d'Alger, qui sont vraisemblablement monnaie courante depuis quelques mois, sont loin d'être un secret pour le ministre et sa structure.
Les services du MJS sont, selon nos sources, au courant des dérives et autres agissements du DJS, qui aurait non seulement outrepassé ses prérogatives, mais aussi abusé de ses pouvoirs en tant que responsable de la DJSL, bafouant à maintes reprises les statuts et les lois régissant l'instance qu'il dirige. Un mutisme déconcertant et qui en intrigue plus d'un, avec une tutelle qui n'arrive vraisemblablement pas à contrôler ni même à intervenir pour imposer le respect de la hiérarchie dans le cadre des prérogatives qui sont les siennes, mais qui est encline à s'immiscer dans des dossiers et autre conflits (COA, fédérations sportives, etc.) dans lesquels elle n'est pas censée intervenir publiquement.


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