Algérie

Nouvelles dispositions sur l?importation



L?industrie du médicament menacéeDans une lettre adressée au premier responsable de l?UGTA, l?Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP) a alerté l?organisation syndicale sur « les graves » conséquences de l?entrée en vigueur du cahier des charges fixant les modalités techniques d?importation de produits pharmaceutiques. Regroupant les principaux producteurs privés de médicaments, l?UNOP a déclaré que les investissements dans le secteur de l?industrie pharmaceutique (pour les seuls membres de l?organisation) ont atteint les 21 milliards de dinars grâce à l?obligation d?investir imposée par l?ancien cahier des charges du ministère de la Santé en contrepartie d?une protection du marché. « Au moment où les premières usines commencent à entrer en production, ce contrat de développement de façon unilatérale par l?administration, sans une quelconque évaluation préalable des conséquences aussi bien sur la production nationale que sur l?emploi... », a expliqué le président de l?Unop, Ammar Ziad, tout en avançant le chiffre de 10 000 postes de travail menacés, parmi lesquels 2500 universitaires, dont des biologistes, chimistes, pharmaciens, etc. Eu égard à ces enjeux, l?Union a estimé indispensable l?examen dans le détail du contenu des accords avec l?OMC et l?Union européenne, afin de réactiver toutes les mesures et clauses de sauvegarde ainsi que les flexibilités existantes. « A ce titre, les autorités algériennes, à l?instar d?autres pays, peuvent recourir à des experts de l?OMS, de l?ONUDI et de l?OMPI pour apporter l?aide nécessaire et de nous faire bénéficier de leur expérience acquise dans plusieurs pays qui ont eu à mettre en ?uvre de tels accords. D?ailleurs des mesures non tarifaires telles que le système d?enregistrement, de corrélation, la politique de remboursement vont certainement permettre de promouvoir la production locale qui aura comme conséquence immédiate une baisse sensible du coût des importations et donc un allégement des dépenses de nos caisses de la sécurité sociale. » Pour l?Unop, « le passage à une économie concurrentielle doit être organisé et conduit de manière progressive pour pouvoir porter tous ses fruits, à savoir préserver l?outil de production, renforcer la productivité de nos entreprises, protéger et élargir les volumes d?emplois, ce qui permettra de stimuler l?investissement national et étranger ». M.Ziad a exprimé sa préoccupation quant au contenu de certaines dispositions du nouveau cahier des charges, comme par exemple l?article 8 de cet arrêté qui stipule que tous les produits faisant l?objet d?importation doivent avoir une durée de vie suffisante depuis leur mise sur le marché. « Ne pas limiter dans le temps la durée de vie d?un médicament est très grave dans la mesure où cela peut ouvrir la voie à l?entrée sur le marché national de produits à quelques jours ou mois de leur date de péremption. A t-on suffisamment de moyens pour contrôler une telle situation ? », s?est interrogé M.Ziad. Ce dernier a également cité un autre article du même cahier des charges relatif à la détention d?un stock de sécurité par les importateurs. « Avant, le cahier des charges obligeait les importateurs à détenir un stock de médicaments d?une durée de trois mois, or le nouveau texte ne précise pas la durée. Il est recommandé d?avoir un stock d?une durée nécessaire. C?est quoi au juste la durée nécessaire ? La loi est restée muette. C?est en fait tous les verrous liés surtout à la protection du marché qui ont sauté. Ce qui aura des conséquences assez graves sur le secteur », a noté le président de l?Unop. Pour lui, la menace pèse sur tous les industriels de ce secteur, y compris Saidal, entreprise publique qui risque de perdre de très gros marchés dans le domaine. Ce nouveau cahier des charges, n?est en fait qu?une des obligations que l?Algérie est tenue de respecter dans le cadre de l?application des accords d?associations avec l?Union européenne et l?Organisation mondiale du commerce. Néanmoins, tous les spécialistes s?accordent à dire que l?Algérie aurait pu négocier certains points de ces accords pour amoindrir les risques inhérents à l?ouverture totale du marché.


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