Algérie

Nouvelles ambitions



L'économie continuera en 2008 à être portée par le secteur des hydrocarbures. Les recettes pétrolières, même amoindries par la faiblesse du dollar, continueront d'assurer l'essentiel. Les appels d'offres pour la prospection sur dix à quinze blocs vont être lancés au cours de ce mois, a annoncé le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, dans un entretien à la revue britannique Oil and Gas Journal. Une reprise de l'exploration qui s'annonce sous de nouveaux auspices, après un ralentissement lié aux réformes entreprises dans le secteur et à la mise en place des nouvelles agences. Un «retard» assumé sans difficulté du fait de la disponibilité des ressources financières. C'est cette aisance financière qui conduit désormais à l'énoncé d'une stratégie plus ambitieuse et en tout cas plus exigeante en terme de partenariat. «L'Algérie et Sonatrach ont de l'argent, nous n'en avons pas besoin. Sonatrach a le savoir-faire. Nous voulons que Sonatrach devienne un important acteur sur la scène internationale», a expliqué le ministre. Exigence réaffirmée par le patron de Sonatrach, qui, au moment du passage de Nicolas Sarkozy, avait reproché aux compagnies pétrolières de ne chercher que des projets sans risque dans le domaine de la réalisation des infrastructures industrielles. Mohamed Meziane avait d'ailleurs souligné qu'il était hors de question d'offrir aux compagnies françaises «plus d'incitations qu'à d'autres». La problématique a tendance à s'inverser: l'Algérie n'ayant pas besoin d'argent, les sociétés en compétition pour l'octroi de permis de recherche seront choisies en fonction de ce qu'elles apportent: de la «technologie transférable» et la possibilité d'accéder à des marchés extérieurs pour Sonatrach. En clair, l'entrée dans le domaine pétrolier doit permettre d'asseoir l'action à l'international de Sonatrach. L'objectif, selon Chakib Khelil, est de parvenir, à l'horizon 2015, à ce que la production de Sonatrach soit réalisée à 30% à l'extérieur. Le contexte est propice pour que Sonatrach renforce ses ambitions. La quête de nouveaux gisements est plus forte que jamais, alors que la demande pétrolière mondiale augmente, tirée par les appétits grandissants des économies émergentes. Selon les chiffres livrés par Chakib Khelil, qui vient d'assumer la présidence tournante de l'Opep, la consommation de pétrole devrait augmenter en 2008 et cela est de nature à maintenir les prix élevés en dollars. Autant de raisons pour modifier les critères d'octroi des permis de recherche pour permettre à Sonatrach de se renforcer et d'ambitionner de jouer dans la cour des grands. On peut noter aussi qu'au niveau mondial, les énergies alternatives, éoliennes et solaires, deviennent rentables du fait de la hausse du prix du baril. Le projet de réseau d'électricité solaire entre l'Algérie et l'Allemagne, via un câble de 3.000 km, fait rêver. Il y a tant de soleil en Algérie que cela devrait être une incitation à stimuler la recherche, l'investissement et le partenariat. C'est déjà en cours, mais tout milite pour que l'on soit ouvertement ambitieux.


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