Algérie

Nouvelle ville Ali Mendjeli : Le ghetto de tous les fléaux



New York, n'allez pas imaginer les gratte-ciel et les grandes avenues de la célèbre ville des USA, symbole du rêve américain, il s'agit là d'une toute autre cité sise à la nouvelle ville Ali Mendjeli, véritable ghetto où prospèrent les trafiquants et les délinquants de tout acabit, faisant régner leur propre loi. Lors de notre immersion dans ce gigantesque tombeau à ciel ouvert, nous avons fait connaissance avec une dizaine d'enfants, que nous avons croisés du côté de la cité EPLF ; ils s'amusaient à lancer des pierres aux fenêtres des voisins, c'était apparemment leur jeu favori. Nous nous sommes approchés de la petite bande qui semblait être sur ses gardes, prête à prendre la fuite à tout instant. A la question : « Pourquoi vous acharnez-vous sur les fenêtres des voisins ' » un petit caïd en puissance, haut comme trois pommes, un joint à la main, nous répond : « Nous n'avons rien à craindre », croyant avoir affaire à des locataires. « D'où vous êtes-vous procurés du kif ' » Une question qui est demeurée en suspens, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, que nous ne pouvions poser, note bande ayant pris la fuite, poursuivie par deux jeunes hommes qui viennent de voir les vitres de la fenêtre de leur cuisine partir en éclats.En pénétrant à l'intérieur de la cité New York, tout nous a semblé soudain plus clair, nous avons compris pourquoi ces enfants viennent tout saccager de l'autre côté de la rue, vu qu'il n'y avait presque plus rien à casser du côté opposé, rares sont les lampadaires qui ont survécu aux jets de pierres et les entrées des immeubles sont elles aussi en piteux état. D'autre part, les fenêtres des appartements sont protégées par des barreaux et même des rideaux de fer, on devine qu'habiter là requiert certaines précautions.A midi passé, en cette chaude journée où la température frôle les 40°, la rue grouille d'enfants. « Ont-ils été abandonnés par leurs parents ' » demande-t-on. « Non » nous répond un père de famille, ajoutant que « quand il n'y a pas école, les enfants jouent dehors c'est mieux que de rester dans ces maisons minuscules où l'on vit comme des rats ». Nous avons là une explication, pas une excuse. Un sac de plastique vient de s'écraser par terre à quelques mètres de nous, sous l''il mécontent d'un habitant du rez-de-chaussée.Il vient s'ajouter aux centaines d'autres qui constituent des petites décharges sauvages bordant les immeubles. Au quatrième étage, on entend le bruit assourdissant de la musique, on pense à une fête de mariage, eh bien non, c'est seulement l'aîné de la famille qui vient de sortir de prison. Ici ce genre d'évènement se fête ! Les arrestations rythment le quotidien des habitants, elles sont souvent opérées suite aux batailles rangées qui mettent aux prises les jeunes des différents quartiers, organisés suivant un système tribal. Au bas d'un immeuble, un petit jardin où poussent quelques arbrisseaux, viendra atténuer notre constat effarant. Certes, ce n'est pas Central Park, mais l'initiative est louable et reste à encourager. Nous quittons le quartier avec ce vert synonyme d'espoir qui nous change un tant soit peu du verre des vitres brisées.


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