Algérie

Nouvelle ville Ali Mendjeli : Cité Tindouf, aux portes du désert



Nouvelle ville Ali Mendjeli : Cité Tindouf, aux portes du désert
Rien que pour faire leurs courses, les habitants sont contraints de parcourir des kilomètres. Si la nouvelle ville Ali Mendjeli compte de plus en plus d'habitants (plus de 150 000), les conditions de vie de cette population en perpétuelle croissance laissent, quant à elles, à désirer, c'est du moins ce que nous aurons constaté lors d'une petite virée dans la cité, à laquelle on a donné le sobriquet de « Tindouf ». Pardon monsieur, on est bien à Tindouf ' Demande-t-on à un passant. Voyez-vous un endroit plus désert autour de vous ' Nous répondra le monsieur en souriant, tant notre question lui avait semblé absurde. Nous venions d'entrer à l'intérieur de la cité où la couleur jaunâtre des immeubles nous fait davantage penser à Ouargla qu'à Constantine ; l'hôpital militaire que l'on devine derrière, a des allures de mirage ; déjà on constate une nette baisse de l'activité en dehors des ces enfants qui jouent dans la rue. Nous passerons un bon quart d'heure à chercher une épicerie, mais sans succès ; notre quête s'étendra à une boulangerie et une boucherie, mais l'entreprise s'avère vaine. Les derniers magasins se trouvent à une bonne centaine de mètres du côté des tours Cosider. Comment faites-vous pour vos courses quotidiennes ' Le monsieur qui était toujours là nous répond que c'est là une véritable galère : « Il y avait quelques marchands ambulants mais ils ont dû vider les lieux ; il y a quelques mois les autorités ont attribué des locaux pas très loin d'ici mais cela ne suffit pas à combler tous les besoins. »En face d'un immeuble, un chantier, apparemment à l'arrêt depuis quelques années, contribue à la vétusté de l'endroit et constitue un véritable danger pour ceux qui auraient l'imprudence de s'y aventurer. On remarque aussi des égouts éventrés, dont l'odeur nauséabonde s'en dégageant nous pousse à quitter les lieux à la hâte. « Vous savez c'est comme si c'était une montagne isolée, il n'y a pas de prise en charge quelquefois nous sommes livrés à nous-même », nous lancera un père de famille, avant de s'engouffrer dans l'entrée d'un immeuble. Les conditions sécuritaires n'ont à aucun moment été abordées par les personnes que nous avons questionnées, il semblerait que ce genre de problème soit réglé intra-muros. A « Tindouf », il n'y a pas grand-chose à faire, les jeunes ont vite fait de prendre la fuite en direction du centre-ville à la recherche d'un peu d'animation. Nous nous apprêtions à fuir ce désert, quand une femme âgée nous interpelle : « Vous ne venez ici que pour mettre des factures dans les boîtes aux lettres, nous ne payerons plus rien on a suffisamment payé comme ça ! » Et oui, elle nous a pris pour des agents de la poste, son message était clair ! Après avoir désespérément attendu un taxi, nous prendrons notre courage à deux mains : notre traversé du désert devait durer une demi-heure avant d'atteindre la station de bus.


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