Nouvelle tension à l'Université Mentouri

Le malaise à l'Université Mentouri ne cesse d'enfler. Après les étudiants et leurs organisations syndicales, est venu le tour du syndicat des travailleurs de l'université de monter au créneau pour dénoncer, dans un long rapport de huit pages dont nous détenons une copie, «la dégradation de la situation à l'Université Mentouri», adressant en même temps à l'administration une « invitation au dialogue », pour faire face à une série de problèmes auxquels se heurtent autant les travailleurs que la communauté universitaire dans son ensemble. Ainsi, la section syndicale, par la voie de son secrétaire général, invite les autorités universitaires au travail, de concert avec la section syndicale, pour redresser la situation en fixant à celle-ci un délai de réponse d'une dizaine de jours à compter du 3 novembre courant, soulignant que «le recours à toutes les voies légales seront utilisées afin d'imposer la volonté des travailleurs pour régler ces problèmes». Le rapport qui a été adressé à la direction de l'université avec copie à l'union locale de l'UGTA et auquel il a été joint une copie d'une correspondance adressée le 23 octobre dernier au ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique autour des mêmes problèmes, fait état de près d'une vingtaine de revendications portant sur différents domaines de la gestion du personnel et du campus universitaire. «La mise à l'écart du partenaire social, en contradiction avec les engagements pris par l'administration de l'université, et consignés dans le procès-verbal de la réunion conjointe du 9/11/2006", est ainsi dénoncée, dans le rapport fait par la section syndicale qui reproche à son partenaire de l'avoir spolié de son droit de participer, même à titre d'observateur, à la politique de recrutement laquelle aurait été gelée pour certaines catégories de postes. Le logement et le transport du personnel n'ont pas échappé aux griefs de la section syndicale qui dénonce certaines situations qui lui semblent anormales. Les problèmes sécuritaires et l'hygiène qui prévalent dans les nouveaux centres universitaires, surtout au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ont été également dénoncés arguant du fait que « le phénomène de vol tend à devenir un phénomène ordinaire dans l'enceinte de l'Université Mentouri puisque l'on a constaté la disparition de divers matériels et équipements scientifiques et informatiques dans des conditions qui sont demeurées obscures », selon les termes du rapport qui signale que durant les dernières intempéries, « des infiltrations importantes d'eau se sont produites à travers les plafonds des bâtiments, les murs, les colonnes, etc... exposant les installations électriques et scientifiques à de gros dégâts ». La suite du rapport est du même tonneau et va de certains dysfonctionnements constatés dans la politique de formation du personnel à l'octroi sélectif de stages à l'étranger en passant par l'octroi de postes budgétaires, les interférences dans les prérogatives entre les responsables administratifs et pédagogiques, la gestion des locaux commerciaux, de la cantine des travailleurs, du centre de vacances de la Marsa, des recettes générées par certaines prestations de service pour aboutir enfin, aux problème d'ordre «qui sont en constante dégradation sur le campus de l'Université Mentouri.» La conclusion du rapport sonne à la fois comme une proposition à l'endroit de l'administration universitaire pour l'inviter à « un dialogue constructif avant l'expiration du délai fixé pour répondre, positivement, aux revendications » exprimées dans le rapport, mais aussi comme un ultimatum avant que « des mesures légales, précise le rapport, ne soient prises par les travailleurs eux-mêmes pour imposer le règlement de tous ces problèmes ». Les responsable de l'Université Mentouri, à savoir le recteur et le SG étaient hier indisponibles, pour donner leur version des faits.