À moins de verser dans la paranoïa, les tournures que prennent les protestations sur le front social ces derniers jours, ne semblent pas du tout innocentes. Il y a quelques jours, certains observateurs de la scène sociale sont tombés des nues, quand les responsables syndicaux du corps des douanes ont démenti formellement avoir émis un préavis de grève ou rendu public un quelconque communiqué à ce propos. Pourtant, un communiqué portant le sceau et la signature authentiques du syndicat, balancé des jours durant sur les réseaux sociaux, avait annoncé une grève générale de ce corps sensible. Qui a produit ce faux communiqué' Et à quelles fins' les auteurs de ce faux communiqué sont-ils des douaniers ou sont-ils étrangers au corps' Autant de questions et d'autres encore, qui se posent d'elles-mêmes et qui nous interpellent en tant que citoyens quant aux visées réelles de ces agissements. L'inquiétude est d'autant plus ample que le cas des douanes algériennes ne semble pas du tout isolé.Les réseaux sociaux grouillent de faux comptes et de pages attribuées à des secteurs d'activités et de corporations professionnelles, dans le but d'entraîner les travailleurs et fonctionnaires, qui y sont affiliés. Certaines de ces pages attisent, systématiquement, le sentiment de «hogra» et d'injustice, à travers des posts et brûlots d'une violence inouïe, l'objectif escompté étant de parvenir à un effet boule de neige, qui commence effectivement à prendre effet au sein de différentes corporations professionnelles, d'où un embrasement impressionnant du front social, dans différentes régions du pays, ces derniers temps. La situation houleuse des marchés et la flambée des prix aidant, la protesta s'amplifie de manière vertigineuse et les débrayages, sit-in, grèves et journées de protestation s'installent dans la durée, depuis quelques semaines déjà. Des appels à la grève et à la mobilisation sont lancés, à travers les réseaux sociaux, par des activistes inconnus. Les secteurs choyés par ces activistes, étant l'éducation, la santé, l'enseignement supérieur, la Protection civile, la poste, etc. à travers les corps communs, surtout. Ces dernières semaines, de plus en plus de pages et de comptes Facebook, anonymes pour la plupart d'entre eux, viennent accélérer la cadence des appels à la mobilisation générale contre la détérioration du pouvoir d'achat. Cela, en apparence. Il s'agit, ainsi, d'une nouvelle stratégie adoptée par ces activistes, qui veulent faire feu de tout bois. Ainsi, des dates sont régulièrement proposées pour des journées de protestations et grèves nationales, lancées à partir de certaines wilayas. Cela dit, certains appels émanent de syndicats autonomes, dont certains ont été agréés dans la foulée des décisions d'apaisement prises au lendemain des manifestations du 22 février 2019, donnant naissance au Hirak algérien. «Mais on ne lance pas des appels à la grève et à la mobilisation, à travers les réseaux sociaux, quand on est un syndicat agréé et légal. Le vrai travail de sensibilisation et de mobilisation des syndicats se fait au sein des entreprises parmi les travailleurs et non ailleurs», diront certains observateurs. Dans le même sillage de ces événements successifs et inquiétants, certaines sources au sein de la Centrale syndicale Ugta, affirment qu'une nouvelle plate-forme de revendications a été déposée sur la table du gouvernement, laquelle revendique un Snmg de 34 000 DA et le retour à l'ancien régime de retraite, notamment le droit à une retraite en fonction des années de travail, proportionnelle et à la retraite anticipée, après 32 années de travail. De son côté, la Confédération nationale des syndicats autonomes a, elle aussi, pris langue en réclamant «un Smig aux alentours de 70 000 DA, afin de préserver la dignité des travailleurs algériens». S'il est vrai que la situation sociale des Algériens n'est pas des plus reluisantes, il n'en demeure pas moins que des solutions restent à envisager, à travers des cadres appropriés et plus aptes à les traiter. Aussi, il n'est un secret pour personne que le pouvoir d'achat en Algérie est en chute libre, du fait d'une érosion criminelle continue des bourses, débouchant sur une disparition progressive de plusieurs strates sociales, notamment les couches dites moyennes. D'où l'impérative relance de la tripartite autour de ces problématiques menaçant l'ordre social, notamment avec l'aggravation de la situation, suite à la crise sanitaire et à ses effets néfastes.
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Posté Le : 24/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com