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Nouvelle protestation des journalistes de l'ENTV



Les journalistes de l'ENTV ont tenu, hier après-midi, leur onzième rassemblement de protestation devant l'entrée principale de l'entreprise sise au boulevard des Martyrs. Rassemblés devant le grand portail métallique du siège de la Télévision publique, ils ont affiché une nouvelle fois une résolution sans faille à poursuivre la contestation jusqu'à la libération de la Télévision nationale des "forces anticonstitutionnelles".Ce nouveau "hirak" des professionnels de ce média public s'est tenu, comme chaque lundi, sous haute escorte policière. Des patrouilles antiémeutes sont installées tout au long du boulevard des Martyrs. Les grands fourgons bleus de la police et autres engins dépêchés sur les lieux sont visibles depuis l'intersection adjacente à l'entrée de l'hôtel El-Djazaïr.De nombreux policiers ont pris position tout au long de l'accotement, donnant accès à "L'Unique", et ce, pour contenir et empêcher les manifestants de battre le pavé de l'artère principale. Née dans le sillage du mouvement populaire de contestation du 22 février, la contestation des journalistes de la Télévision nationale est organisée chaque semaine pour s'insurger contre le contrôle et la censure qui ont été érigés en règle dans les rédactions (la Terrestre, A3, Canal Algérie, la Quatre et Coran TV). Drapés dans l'emblème national, les manifestants ont crié leur indignation contre les pratiques de rétention de l'information. Ils ont scandé des slogans hostiles à leur hiérarchie qui "excelle dans l'autoritarisme et dans l'intimidation". Ils ont brandi des pancartes qui résument bien la situation à l'intérieur des rédactions publiques et les menaces qui pèsent au quotidien sur des journalistes qui ont osé accompagner la révolte populaire pacifique. "Journalistes en colère", "Non au musellement de la profession", "Halte aux intimidations", pouvait-on lire sur les écriteaux exposés hier. Les journalistes de l'audiovisuel public ont scandé haut et fort : "Maranach habssine, koul ethnine wakfine" (nous ne cesserons pas notre mouvement, nous organisons chaque lundi un sit-in), "Solta rabiaâ, machi solta khadhiaâ" (nous sommes le quatrième pouvoir, et non pas un pouvoir soumis).
Les manifestants ont exprimé aussi leur solidarité avec les journalistes et les techniciens qui ont fait les frais des dernières sanctions infligées par la direction générale. "Pas moins de cinq membres du collectif des professionnels de l'audiovisuel de l'ENTV, créé le 27 février dernier, ont fait l'objet de sanctions et de décisions de mise à l'écart prononcées par les responsables de la Télévision publique. Leur seul tort se résume en leur participation aux côtés du peuple aux marches du vendredi", témoignera une manifestante. D'autres journalistes ont tenu à dénoncer les allégations mensongères partagées ces derniers temps dans les réseaux sociaux, et ce, pour attenter à la réputation de ceux qui militent dans le cadre du "hirak" pour la liberté d'expression. "Nous travaillons dans un média public de souveraineté qui n'appartient ni au gouvernement ni au ministère de tutelle. Personne n'a le monopole de la télévision. Celle-ci appartient au peuple", confiera un autre journaliste.

Hanafi H.


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