Algérie

Nouvelle offensive contre les idées reçues Cholestérol



Cinq mois après un best-seller polémique sur les médicaments coécrit avec le professeur Bernard Debré, le professeur Philippe Even récidive avec un livre expliquant que les médicaments contre le cholestérol ne servent à rien. Selon lui, "un taux de cholestérol élevé n'est pas la cause des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux". "Il n'y a aucun exemple, dans toute l'histoire du médicament d'hier et d'aujourd'hui, d'un dérapage scientifique et éthique comparable et d'une cascade de tromperies aussi moralement choquantes", écrit le pneumologue dans La vérité sur le cholestérol qui sort le 21 février aux éditions du Cherche-Midi.
Cinq mois après un best-seller polémique sur les médicaments coécrit avec le professeur Bernard Debré, le professeur Philippe Even récidive avec un livre expliquant que les médicaments contre le cholestérol ne servent à rien. Selon lui, "un taux de cholestérol élevé n'est pas la cause des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux". "Il n'y a aucun exemple, dans toute l'histoire du médicament d'hier et d'aujourd'hui, d'un dérapage scientifique et éthique comparable et d'une cascade de tromperies aussi moralement choquantes", écrit le pneumologue dans La vérité sur le cholestérol qui sort le 21 février aux éditions du Cherche-Midi.
Un ennemi imaginaire
Pour lui, le cholestérol pourrait bien être un ennemi imaginaire contre lequel des millions de personnes se battent pour rien depuis des années. "Le cholestérol, affirme-t-il dans son ouvrage, est sans danger", et les statines (les molécules présentes dans les médicaments qui réduisent le cholestérol) sont prescrites inutilement dans au moins 9 cas sur 10.
Près de cinq millions de Français prennent actuellement des statines, un marché évalué à 2 milliards d'euros par an, soit un quart du déficit de l'assurance maladie, selon le professeur Even. Au niveau mondial, le marché atteindrait 25 milliards de dollars par an, avec plus de 200 millions de malades traités.
Les statines ne modifient pas la fréquence des maladies cardiovasculaires
Après avoir étudié 50 essais cliniques, il affirme que les statines "n'ont en rien modifié la fréquence des maladies cardio-vasculaires". Commercialisées depuis une vingtaine d'années, les statines sont prescrites pour faire baisser le taux de cholestérol et prévenir ainsi les risques cardiovasculaires, notamment en cas d'antécédent cardiaque. Mais elles sont également de plus en plus largement prescrites à titre préventif, dès lors que le taux de cholestérol d'un patient dépasse certaines normes.
Recours abusif aux statines
La Haute Autorité de santé (HAS) a réagi au livre du professeur Even en rejetant les accusations d'inefficacité des statines et en demandant aux malades de "ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin". Mais elle a également reconnu que les statines n'étaient pas toujours bien prescrites en France et fait état d'un "recours abusif" aux statines pour des personnes ayant un taux de cholestérol élevé, mais ne présentant pas d'autre facteur de risque cardio-vasculaire. Les statines doivent être réservées aux patients ayant déjà fait un accident cardio-vasculaire ou à celles qui cumulent un ou plusieurs autres facteurs de risque tels que diabète, hypertension ou tabagisme.
"Les statines ont une place dans la prise en charge de certains patients, car elles sont associées à une baisse de la mortalité d'environ 10 % et du risque de la survenue d'accidents cardiovasculaires", résume la HAS en se fondant sur une analyse critique réalisée en 2010 sur 91 études internationales ayant inclus 170.000 patients.
Un débat qui n'est
pas nouveau
Le débat sur l'intérêt des statines n'est pas nouveau : le cardiologue Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS à Grenoble, clame lui aussi depuis près de 15 ans que le cholestérol "n'est pas une maladie", mais "une invention" des laboratoires pharmaceutiques.
Ebranlés par des études qui contestent les bénéfices de statines, notamment sur les patients ne présentant pas d'antécédent cardiaque, 98 chercheurs internationaux indépendants se sont regroupés en 2002 au sein du Thincs (the International Network of Cholesterol Skeptics).
Les cardiologues agacés
Le point de vue très abrupt du professeur Even a suscité des réactions agacées de certains cardiologues et de l'industrie pharmaceutique. "Chaque cas est un cas particulier", relève la professeur Claire Mounier-Vehier, vice-présidente de la Fédération française de cardiologie, tandis que pour le professeur Nicolas Danchin, chef du service des maladies coronaires de l'hôpital européen Georges-Pompidou, les preuves de l'efficacité des statines sont "absolument incontestables".
"Les statines sont des médicaments efficaces, comme l'ont confirmé de très nombreuses études scientifiques prises en compte par les autorités sanitaires de tous les pays", estime pour sa part dans un communiqué la Fédération des entreprises du médicament (Leem).
In le Point.fr
Un ennemi imaginaire
Pour lui, le cholestérol pourrait bien être un ennemi imaginaire contre lequel des millions de personnes se battent pour rien depuis des années. "Le cholestérol, affirme-t-il dans son ouvrage, est sans danger", et les statines (les molécules présentes dans les médicaments qui réduisent le cholestérol) sont prescrites inutilement dans au moins 9 cas sur 10.
Près de cinq millions de Français prennent actuellement des statines, un marché évalué à 2 milliards d'euros par an, soit un quart du déficit de l'assurance maladie, selon le professeur Even. Au niveau mondial, le marché atteindrait 25 milliards de dollars par an, avec plus de 200 millions de malades traités.
Les statines ne modifient pas la fréquence des maladies cardiovasculaires
Après avoir étudié 50 essais cliniques, il affirme que les statines "n'ont en rien modifié la fréquence des maladies cardio-vasculaires". Commercialisées depuis une vingtaine d'années, les statines sont prescrites pour faire baisser le taux de cholestérol et prévenir ainsi les risques cardiovasculaires, notamment en cas d'antécédent cardiaque. Mais elles sont également de plus en plus largement prescrites à titre préventif, dès lors que le taux de cholestérol d'un patient dépasse certaines normes.
Recours abusif aux statines
La Haute Autorité de santé (HAS) a réagi au livre du professeur Even en rejetant les accusations d'inefficacité des statines et en demandant aux malades de "ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin". Mais elle a également reconnu que les statines n'étaient pas toujours bien prescrites en France et fait état d'un "recours abusif" aux statines pour des personnes ayant un taux de cholestérol élevé, mais ne présentant pas d'autre facteur de risque cardio-vasculaire. Les statines doivent être réservées aux patients ayant déjà fait un accident cardio-vasculaire ou à celles qui cumulent un ou plusieurs autres facteurs de risque tels que diabète, hypertension ou tabagisme.
"Les statines ont une place dans la prise en charge de certains patients, car elles sont associées à une baisse de la mortalité d'environ 10 % et du risque de la survenue d'accidents cardiovasculaires", résume la HAS en se fondant sur une analyse critique réalisée en 2010 sur 91 études internationales ayant inclus 170.000 patients.
Un débat qui n'est
pas nouveau
Le débat sur l'intérêt des statines n'est pas nouveau : le cardiologue Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS à Grenoble, clame lui aussi depuis près de 15 ans que le cholestérol "n'est pas une maladie", mais "une invention" des laboratoires pharmaceutiques.
Ebranlés par des études qui contestent les bénéfices de statines, notamment sur les patients ne présentant pas d'antécédent cardiaque, 98 chercheurs internationaux indépendants se sont regroupés en 2002 au sein du Thincs (the International Network of Cholesterol Skeptics).
Les cardiologues agacés
Le point de vue très abrupt du professeur Even a suscité des réactions agacées de certains cardiologues et de l'industrie pharmaceutique. "Chaque cas est un cas particulier", relève la professeur Claire Mounier-Vehier, vice-présidente de la Fédération française de cardiologie, tandis que pour le professeur Nicolas Danchin, chef du service des maladies coronaires de l'hôpital européen Georges-Pompidou, les preuves de l'efficacité des statines sont "absolument incontestables".
"Les statines sont des médicaments efficaces, comme l'ont confirmé de très nombreuses études scientifiques prises en compte par les autorités sanitaires de tous les pays", estime pour sa part dans un communiqué la Fédération des entreprises du médicament (Leem).
In le Point.fr


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)