Algérie

Nouvelle mobilisation sociale sur fond de violence et d'émeutes




Paris.
De notre correspondant

Même s'il se trouvait à  Deauville en compagnie d'Angela Merkel et de Dimitri Medvedev, le président français Nicolas Sarkozy a reçu cinq sur cinq les messages de plusieurs millions de manifestants français mobilisés, pour la troisième fois en une semaine, contre la réforme des retraites.  A Paris, la marche, qui a eu lieu depuis la place d'Italie jusqu'à celle des Invalides, a rassemblé près d'un million de personnes selon le décompte des syndicats. A la tête du cortège, les leaders syndicaux ont affiché leur unité et leur satisfaction quant aux taux de participation à  la grève. Ils pensent déjà à  la suite à  donner à  leur action. Mais ce qui a compliqué davantage les affaires du gouvernement cette fois ci, c'est l'entrée en scène des lycéens et des étudiants. Depuis lundi, près de 600 établissements ont été bloqués.
Et les appels à  boycotter les cours se multiplient dans toute la France.  A Rosny Sous Bois, une banlieue chaude dans la Seine Saint Denis, les lycéens ont marché sur le centre ville. Ils ont tenté de saccager le centre commercial de la commune si ce n'est l'intervention des forces de l'ordre qui ont usé des gaz lacrymogène pour les disperser. Même scénario à  l'université de Nanterre ou des milliers d'étudiants sont sortis dans la rue de la ville pour manifester contre la réforme des retraites. Des casseurs encagoulés ont pris part à Â  la marche ; ce qui a provoqué des affrontements violents avec les policiers déployés en masse devant le campus.
La même chose s'est déroulée  au centre-ville de la ville de Lyon, où des émeutes ont éclaté hier entre manifestants et force de l'ordre. Sans grandes conséquences. Mais l'université de Lyon est restée fermée mardi soir de peur que les heurts ne reprennent.  Par ailleurs, la grève risque de se durcir à  cause notamment de l'arrêt de travail lancé par les chauffeurs routiers en début de semaine. Tout le monde a en mémoire la grève de décembre 1995 lorsque les mêmes routiers ont réussi à  faire reculer le gouvernement Juppé et causé le blocage de l'économie française en entier. Mécontents de la réforme des retraites, ces derniers mènent depuis lundi des opérations escargot, occasionnant jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres de ralentissements près de Paris et aux abords des grandes agglomérations du pays.  De leur côté, la CFDT et la CGT ont appelé les chauffeurs routiers à  bloquer les rond-points, les dépôts de carburant et les plateformes de la grande distribution. Et ce jusqu'à dimanche prochain. D'ailleurs, il ne fallait pas trop de temps pour voir apparaître les premiers résultats.  A Paris et dans presque la totalité des villes de France, les pompes à  essence sont presque à  sec.
Les automobilistes ont pris d'assaut toutes les stations d'essence qui disposent encore d'un peu de carburant. Il faut attendre entre deux et trois heures pour pouvoir faire le plein. Et le pire est redouté à  cause notamment du blocage par les dockers du port de Marseille de 47 bateaux transportant le carburant. Mais déjà, plus de 1000 stations sont à  sec.  «La situation est désormais jugée extrêmement, préoccupante», s'est alarmée la fédération des combustibles, carburants et chauffage. Hier, depuis Deauville, Nicolas Sarkozy a appelé au calme et à  la responsabilité.  Il a indiqué, qu'en tant que président, il avait des devoirs vis-à-vis des jeunes qui ont certes le droit de manifester, mais dans le calme et l'apaisement. «Dès que je rentre à  Paris, j'organiserai une réunion avec les ministres concernés pour évaluer la situation et surtout permettre à  tous ceux qui veulent continuer à  travailler de le faire», s'est-il exprimé.  De son côté, le Premier ministre François Fillon a redit toute l'opposition de son gouvernement à  revoir la réforme sur les retraites car a-t-il dit, elle est nécessaire pour sauver le système de paiement par répartition. Même son de cloche chez les élus de droite qui invitent le gouvernement à  tenir bon. Autre conséquence de la grève. Un quart des vols sont annulés aujourd'hui mercredi en début de matinée à  Orly. 


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