Une nouvelle flambée de violences en Irak a fait plus de 70 tués et 200 blessés ces dernières 24 heures, portant le nombre de morts à plus de 500 depuis début juillet à travers le pays et faisant craindre un retour au conflit confessionnel des années 2006-2007.Une série d'attentats coordonnés visant des rues commerçantes de la capitale irakienne ont fait samedi soir au onzième jours du mois sacré du ramadan au moins 65 morts et plus de 190 blessés, selon des sources policières et médicales.
Au total dix voitures piégées et un engin ont explosé simultanément, dont quatre déflagrations ont retenti dans des quartiers sud de la capitale, deux dans le centre, deux dans le nord, et deux dans l'est.
Au lendemain de cette vague de violence, de nouveaux attentats perpétrés à 25 kilomètres au nord de Baghdad ont fait cinq tués et 14 autres ont été blessées dimanche matin.
Ces récentes attaques portent à plus de 500 le nombre de morts depuis début juillet en Irak, et à plus de 3.000 celui des tués depuis le début de l'année, selon un bilan établi l'ONU.
Les dernières attaques particulièrement meurtrières dans la capitale irakienne remontaient au 2 juillet lorsque six voitures piégées, visant des magasins, avaient fait au moins 42 morts et une centaine de blessés.
Ces violences ont fait craindre un retour à un conflit confessionnel ouvert dans le pays, à l'instar des affrontements sanglants de 2006-2007 qui avaient suivi l'invasion américaine en 2003 et coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes. A l'époque, le nombre de victimes des violences dépassait le millier chaque mois.
La "haine confessionnelle" à l'origine des violences
Dans sa réaction à ces troubles qui secouent l'Irak, le Premier ministre Nouri al-Maliki a récemment estimé que la vague de violences qui secoue le pays depuis le début de l'année est le résultat de la "haine confessionnelle".
"Le bain de sang aujourd'hui est le résultat de la haine confessionnelle", avait-t-il indiqué, notant que "ces crimes étaient le résultat d'une mentalité sectaire".
Depuis près de sept mois, l'Irak est secoué par un large mouvement de contestation, les protestataires réclament la démission du Premier ministre et la fin de la "marginalisation" dont ils estiment être victimes.
Afin d'apaiser cette tension, le gouvernement a fait quelques concessions, en libérant des prisonniers et en augmentant les salaires des combattants sunnites engagés contre la branche du réseau terroriste d'Al-Qaïda en Irak.
M. Al-Maliki a en outre procédé fin mai à une redéfinition de sa stratégie sécuritaire et des changements au sein du personnel chargé de l'appliquer.
Face à cette flambée de violences, l'Alliance irakienne unifiée a jugé dimanche que M. Al-Maliki perdait le contrôle de la situation en Irak, appelant ce dernier à prendre des mesures sécuritaires nécessaires. "L'Irak vit un effondrement sécuritaire aigu", a déploré l'Alliance.
De son côté, Walid Abboud, un haut responsable au sein de la Coalition "al-Iraqya" dirigée par l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, a expliqué que la dégradation de la situation en Irak était "principalement due à l'aggravation de la crise politique, motivée par les blocs politiques".
"Les politiciens sont responsables de ce qui se passe dans le pays", a-t-il noté, soulignant que "leur intransigeance sur des choses simples a donné lieu à une étouffante crise politique".
L'ONU appelle au "renforcement des bases de la démocratie"
Les Nations Unies, qui déplorent 3.000 morts en quatre mois en Irak, ont prévenu que Baghdad risquait de s'engager sur "un sentier dangereux", à moins que la gouvernement irakien ne s'attelle au "renforcement des bases de la démocratie".
L'Irak doit s'atteler au "renforcement des bases de la démocratie" ou bien il risque de "s'aventurer sur un sentier dangereux, où les impasses politiques et la violence religieuse l'attendent à chaque tournant", a indiqué Martin Kobler, l'envoyé spécial de l'ONU en Irak, lors d'une intervention devant le Conseil de sécurité. Les dirigeants irakiens sont face à des "choix cruciaux", a-t-il insisté.
De son côté, le responsable de la mission onusienne pour les droits de l'Homme, Francesco Motta, a récemment averti que le regain de violence confessionnelle entre sunnites et chiites pourrait plonger le pays dans le sang.
"L'Irak est à la croisée des chemins. Je ne dirais pas que nous sommes déjà dans une guerre civile, mais les chiffres ne sont pas bons", a-t-il dit.
La crise politique nationale risque d'aggraver encore un peu plus le communautarisme, élément moteur des violences intensives qu'a connu le pays en 2006-2007.
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Posté Le : 21/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz