Algérie

Nouvelle étape de partenariat



Au bout de près de quatre années de conflit, le groupe énergétique espagnol Gas Natural Fenosa et la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach sont récemment parvenus à  un accord mettant fin à  leur différend et ouvrant ainsi «une nouvelle étape de coopération et de partenariat». Signé le 17 juin dernier, l'accord en question est demeuré indistinct par certains de ses contours ; la compagnie espagnole, qui a présenté hier ses résultats semestriels, en a précisé quelques détails. Le groupe énergétique a ainsi précisé que l'entente paraphée le mois dernier a, en premier lieu, concerné l'acquisition par Sonatrach de 3,85% des actifs de Gas Natural Fenosa par l'émission de 38 200 000 actions nouvelles d'une valeur de 13,48 euros chacune. Selon les données publiées hier par l'agence Bloomberg, Sonatrach prend ainsi une participation minoritaire de 515 millions d'euros dans un groupe énergétique dont la valeur marchande est estimée à  13,9 milliards d'euros. Les termes de l'arrangement prévoient également le versement de 1,897 milliard de dollars pour la revue rétrospective des livraisons de gaz entre 2007 et début 2010. Le patron du groupe espagnol, Rafael Villaseca, a d'ailleurs indiqué étudier les perspectives futures de projets de coopération avec Sonatrach. Selon les propos rapportés par le journal économique espagnol l'Expansion, il a fait remarquer que parmi les projets conjoints à  étudier siège en bonne place la possibilité pour Gas Natural Fenosa d'entrer dans le capital de Medgaz. Ainsi, la compagnie espagnole pourrait acquérir une participation de 10% qui sera cédée par Sonatrach, principal actionnaire de Medgaz avec 36%. Une transaction qui permettrait à  l'actionnariat espagnol de définitivement prendre l'ascendant puisque les entreprises espagnoles possèdent actuellement d'importantes parts dans la société devant gérer le gazoduc. Il s'agit notamment de Cepsa (20%), Iberdrola (20%) et Endesa (12%), tandis que le groupe français GDF Suez s'est arrogé 12% des actions. Préserver les contrats à  long terme Cette nouvelle réconciliation devrait aussi permettre au pétrolier espagnol Repsol (actionnaire à  hauteur de 30,8% dans Gas Natural Fenosa) d'avancer dans ses projets d'exploitation en Algérie. Certains analystes pensent même que, parmi les conséquences indirectes, il y a la probabilité de voir le projet de développement gazier préparé par Repsol dans le bassin de Reggane approuvé par Alnaft. A la première lecture, les termes de l'accord ne semblent pas favoriser Sonatrach, d'autant que sur le plan financier, les déséquilibres sont flagrants. La participation de la compagnie nationale au capital de Gas Natural ne lui confère pas de voix au conseil d'administration. Toutefois, les objectifs de l'entente semblent àªtre, pour le pétrolier algérien, d'ordre stratégique. Il s'agit en fait de s'assurer de la reconduction de ses contrats de vente de gaz à  long terme sur le marché européen, lesquels arrivent à  expiration. Une échéance qui tombe à  un moment défavorable pour Sonatrach. L'arrivée des gaz non conventionnels sur le marché a précipité les échanges dans une bulle gazière. La dépression du prix du gaz naturel sur le marché spot a sapé les anciens contrats. Ainsi, les grands fournisseurs du marché européen, dont Sonatrach, sont accusés de vendre trop cher leur gaz naturel. Dans ce sens, le PDG de Sonatrach, Nordine Cherouati, n'y est pas allé par quatre chemins pour afficher les exigences algériennes, le jour même de la signature. Il a indiqué dans ce sens qu'étant donné que Gas Natural est le plus important acheteur de gaz de Sonatrach en termes, «nous comptons donc établir, désormais, des contrats à  long terme». Il s'agit aussi de faire front contre la montée en puissance des gaz qatari et russe sur le marché européen ; le partenaire espagnol achôte un tiers de son gaz chez Sonatrach. Gas Natural Fenosa, qui a acquis récemment de nouvelles capacités de liquéfaction et de regazéification, peut également ouvrir de nouveaux points d'accès au marché pour Sonatrach. Le groupe espagnol distribue en effet 70% du gaz consommé en Espagne ; il opère aussi en France, en Italie, en Argentine, au Mexique, à  Puerto Rico, en Colombie, mais aussi au Maroc. Le groupe a également pris pied dans le Benelux.


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