À travers des tenues sublimes, la jeune styliste, Rym Wided Menaïfi, a convié quelques privilégiés à découvrir, au restaurant Dar Gnawa, et en avant-première sa dernière collection intitulée « Les E-Toiles de Dinet ».
Bien qu'ayant investi l'univers de la mode il y a à peine deux années, Rym Wided Menaïfi est parvenue à se forger un nom au niveau des créateurs de la haute couture algérienne. Elle a gagné ses galons dans la mode, en se lançant dans des créations traditionnelles en une parfaite osmose avec le modernisme. Elle détient, d'ailleurs, au niveau d'Alger, sa propre maison de haute couture Menouba. Lors de son avant-première, la styliste a présenté, devant un public trié sur le volet, un ensemble de 19 tenues aux découpes épurées, aux tissus nobles et aux passementeries chatoyantes. Chaque tenue est baptisée d'un nom. Dès l'apparition du premier mannequin, des slaves d'applaudissements ont retenti dans la salle, tant le modèle plaisait à l'assistance. Baptisée « Khadra » cette première tenue n'est autre qu'une robe en satin duchesse blanc brodée d'argent, rehaussée d'une cape verte et d'une pochette en demi-lune rouge.« Azar » est un karako se déclinant sous la forme d'un corset et boléro en brocart rayé gris et noir, avec un chemisier en tulle perlé, porté sur un seroual en doupion de soie noire. « Gaya » est un gilet et un burnous en « sousdi » écru, brodés sur un seroual court en doupion de soie noire. « Amaia Khezami » est une robe en mousseline de soie mauve avec une ceinture corset en velours noir ajustée de louis. Tels des danseuses étoiles, les mannequins filiformes et aux pas mesurés, ont évolué dans des tenues enchanteresses et coiffées à la manière des femmes des Ouled Naïl. En effet, la styliste a opté pour ce genre de coiffure typique, appelé communément « guenour » où apparaissent des belles nattes volumineuses enroulées autour des oreilles.La collection s'est cloturée sur l'originale robe de mariée « Zaïdana » : Une robe courte en satin duchesse, tulle et dentelle de Calais, avec en guise de ceinture un large turban sur lequel est incrustés des louis en argent. Pour donner plus d'originalité et de fraîcheur à cette tenue, la styliste a opté pour des bottes cavalières à strass vers le haut. La coiffure a été confiée à un jeune étudiant des beaux arts d'Alger, Walid Drouche, et le maquillage à Make-Up studio. Avec cette collection qui cogitait depuis un an dans sa tête, Rym Menaifi a tenté, avec l'ingéniosité qu'on lui reconnaît, de faire revivre ces danseuses étoiles de l'époque. En effet,« Les E-Toiles de Dinet », est un clin d''il aux danseuses étoiles et de l'artiste peintre orientaliste Etienne Nacerdine Dinet. Pour la styliste, l'Algérie a été de tout temps la muse de nombreux peintres orientalistes. « Etienne Dinet, explique-t-elle, est l'un des rares peintres de son époque ayant décidé de passer derrière le chevalet et de faire parti d'un décor exotique. Il a beaucoup peint les femmes des Oued Naïl. Son modèle préféré était une danseuse qui s'appelait Zaïdana ».Médecin généraliste de formation, Rym Ménaifi ne cesse de surprendre par son talent. Eprise de style rétro et de la période des années 1920, de costumes baroques, Rym, confie qu'elle est une inconditionnelle nostalgique des époques révolues à jamais. « Si on m'offrait une machine à remonter le temps, j'irais probablement encore faire un tour du côté de La Casbah, du temps de sa splendeur et de ses merveilles architecturales.J'aspire à donner à la mode algérienne un sens large qui dépasserait les frontières et s'imposerait sur la scène internationale parmi les plus grands noms actuels. » Rêve ou excès d'ambition ' Et d'ajouter : « Cela s'est déjà produit à une époque lointaine, au XIXe siècle, quand des peintres célèbres appelés les Orientalistes tels que Delacroix, Dinet, Decamps, Chassériau, venaient de loin afin d'immortaliser la beauté des femmes algériennes dans leurs costumes.Mon rêve est de ressusciter cette époque à notre époque, car à la différence de ces peintres venus d'ailleurs, j'appartiens à cet Orient. » Si Rym Menaïfi a donné un aperçu de quelques modéles de son imposante collection-qui en récele un nombre plus important-, il n'en demeure pas moins qu'elle est convaincue que ses créations méritent un podium plus large « J'attends ds propositions concrètes pour mener à bien le déroulment de mon prochain défilé de mode »conclue-t-elle.
je pourrais avoir ses coordonnées?
vanessa kh - Etudiante - Annaba, Algérie
02/07/2012 - 35216
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Posté Le : 12/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com