Algérie

NOUVELLE CITE, VIEUX PROBLEME Akid Lotfi : après les inaugurations, les eaux usées



Inondations à Akid Lotfi. Cette fois, ce ne sont pas les pluiestorrentielles qui sont à l'origine, mais... les eaux usées ! Depuis plusieursjours, une bonne partie de cette cité de 4.000 logements de l'est oranais estnoyée dans les eaux usées et les odeurs nauséabondes.A l'origine, l'éclatement de la conduite principale située sur le grandboulevard et près du nouveau CEM. Par gravité, l'eau usée coule vers le bas etstagne. En haut, un petit oued et, en bas, un petit lac d'eaux usées. Leshabitants et les commerçants respirent à longueur de journée des odeursinsupportables qui ont envahi les logements. Une véritable menace pour la santépublique. Les piétons pataugent dans les eaux chargées de savon, javel,urines... Après avoir attendu en vain l'intervention des services d'hygiène dela commune d'Oran, les habitants commencent à manifester leur colère. Hier, lesujet était sur toutes les lèvres. Avec l'arrivée de l'été, les riverainscraignent le pire. «C'est une honte, un lac d'eaux usées est en train de seformer ici. On est prisonnier de cette situation. A la maison, l'odeur estinsupportable et, à l'extérieur, il faut des bottes pour marcher», se plaint unhabitant.La situation est aggravée par la vitesse excessive des voitures quirejettent les eaux usées sur les passants. Les riverains ont bien réclamé à lacommune d'Oran l'installation de ralentisseurs, en vain. Aujourd'hui, ils sesentent complètement oubliés des autorités locales. «Autant d'eaux usées dansla nature n'a pas fait bouger nos responsables. Cela dure depuis le début dumois. C'est une honte. On ne peut même pas inviter des gens chez nous, nisortir et promener nos enfants. Au départ, on s'est dit que cela ne va pasdurer, mais on s'est trompé de jugement. On a appelé à plusieurs reprises lesservices d'hygiène de la commune, sans résultats. On les a vus à l'oeuvre lorsde la visite du Roi d'Espagne. Lorsqu'ils veulent réparer et améliorer leschoses, ils sont forts. Mais cette cité, personne ne la visite, donc elle n'estpas importante», estiment plusieurs habitants réunis tous près de la conduiteen question. Selon les témoignages des habitants, des travailleurs de lacommune ont visité les lieux mercredi dernier. «Ils sont venus constater lesdégâts et sont repartis aussitôt. Après, le flux des eaux usées a augmenté eton a passé le week-end à attendre et à respirer les mauvaises odeurs.Maintenant, on craint le pire, les maladies», s'inquiète un autre habitant.Les habitants de la cité redoutent que les eaux usées s'infiltrent dansle réseau d'alimentation en eau potable et provoquent l'irréparable. «C'estclair, les réseaux de cette cité sont défaillants. La preuve, cette conduitequi a éclaté et les nombreuses autres conduites secondaires, un peu partoutdans la cité qui déversent dans la nature», fait remarquer un habitant. Hier,trois travailleurs de la commune étaient sur les lieux. Les réparations devrontprendre plusieurs jours. Mais, la cité Akid Lotfi n'est pas seulement noyéedans les eaux usées. Les habitants se plaignent aussi du manque de sécurité, de l'absence del'éclairage public, de la voirie, des bouches de regards. Des préoccupationsvisibles à l'intérieur des cités, entre les bâtiments, devenus des dépotoirs àciel ouvert. La cité regorge de sachets en plastiques, des déchets provenantdes chantiers et laissés sur place par les promoteurs immobiliers, desbouteilles en verre et en plastique. «L'été, c'est la poussière insupportableet dangereuse surtout pour nos bébés. L'hiver, c'est la boue et l'insécurité»,résume un habitant. Les projets lancés par la wilaya pour la voirie etl'éclairage public traînent. Les chantiers qui s'éternisent, c'est unespécialité locale. «On a lu dans la presse que la wilaya a dégagé de l'argentpour la réalisation de la voirie, des conduites de gaz, des lampadaires. Sur leterrain, on ne voit absolument rien. Comment comprendre le fait que dans lepays du gaz naturel, des cités situées à Oran ne sont pas raccordées au réseaude distribution du gaz ?», s'interrogent les riverains. La cité Akid Lotfi,constituée de plus de 4.000 logements sociaux participatifs (LSP) est un autreexemple de l'échec de l'urbanisation à Oran. Les infrastructuresd'accompagnement sont inexistantes : la poste, la police, les aires de jeux,les écoles primaires... » On paie l'électricité à Bir El-Djir, pour le courrieron est entre deux postes, celle de la cité des enseignants et de Haï Khemisti.Il n'y a aucune école prévue pour la scolarité de nos enfants éparpillés entreles écoles primaires avoisinantes. En fait, on ne sait pas encore de quellecommune dépend cette cité ?», s'interroge un autre habitant. Le scandale deseaux usées conforte l'idée répandue auprès des habitants : la cité Akid Lotfiest condamnée à devenir un bidonville moderne.


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