Algérie

Nouvelle affaire pour la bande à Ouyahia



Reporté à plusieurs reprises, le procès de l'homme d'affaires et investisseur dans le secteur du tourisme, Mohamed Benfisseh, s'est ouvert hier matin, au tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, en présence de nombreux accusés dont l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a assisté au procès par visioconférence depuis sa prison de Béchar, et des anciens ministres Amar Ghoul et Abdeghani Zaâlane, respectivement ministre du Tourisme et des Travaux publics.Les mis en cause sont poursuivis pour abus de fonction, octroi d'indus privilèges au profit du principal accusé. Plusieurs hauts cadres et fonctionnaires d'administration, dont d'anciens walis de Skikda, sont également poursuivis dans cette affaire qui promet des révélations fracassantes sur l'étendue de la corruption dans cette wilaya. Interrogé sur les nombreux projets dont il a bénéficié, sans que ces derniers voient le jour, Mohamed Benfisseh a expliqué que les projets qu'il a entrepris ont "buté", dès le départ, sur les "lourdeurs bureaucratiques" et les lenteurs administratives dans la wilaya de Skikda.
"Moi, je suis un investisseur monsieur le président. Mon rôle et de lancer des projets et créer des emplois. Mais j'ai rencontré beaucoup d'obstacles administratifs qui m'ont poussé à en abandonner certains", justifie Mohamed Benfisseh qui, pourtant, s'est vu attribuer par les autorités locales, avec l'aval du ministère, plusieurs terrains dans la wilaya pour la construction d'usines ou encore de centres de loisirs et hôteliers, sans présenter aux autorités un registre du commerce.
L'accusé a nié avoir bénéficié de la totalité des terrains en affirmant avoir agi en conformité avec les lois de la République"J'ai reçu l'autorisation d'exploiter un terrain de 25 hectares pour lancer mon usine de production de matériaux. Mais au bout de quelques mois, on m'a signifié que je n'avais droit qu'à 5 hectares. Comme c'est insuffisant pour mon investissement, j'ai dû abandonner mon projet et fait une demande pour en avoir un autre", a déclaré l'accusé, en invitant les enquêteurs à se pencher sur tous les obstacles auxquels il a fait face.
Le juge l'interpelle sur un autre terrain dont il a bénéficié au niveau du port et qui n'a jamais été exploité."Qu'avez-vous fait des deux hectares au niveau du port de Skikda '" En réponse, M. Benfisseh a soutenu que ce terrain devait servir à réceptionner des matériaux d'importation pour son usine de transformation de fer, mais là encore, l'accusé a soulevé "des obstacles administratifs et des lenteurs" qui l'auraient lourdement pénalisé.
Durant la matinée d'hier, le président de l'audience a également entendu les anciens walis de Skikda, Mohamed Bouderbali et Faouzi Benhassine, en détention provisoire, et accusés de délits liés à l'octroi délibéré d'indus avantages à autrui, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et conflit d'intérêts. Lors de leurs auditions, les deux accusés ont affirmé avoir
agi en application des lois et nié tout octroi d'indus avantages au profit de Mohamed Benfisseh.

K. BENAMAR


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