Algérie

Nouvel ouvrage édité à Constantine Un autre regard sur les paysans algériens



Y a-t-il encore des paysans en Algérie ? Marc Côte, géographe au long cours, professeur émérite à l?université d?Aix-en-Provence, enseignant depuis 28 ans à l?université de Constantine, a fait de cette interrogation, quelque peu provocatrice et le sourire en coin, le fil conducteur d?une profonde immersion dans le monde rural algérien, dont «la radiographie» est rendue aujourd?hui à travers les plis de son ouvrage, intitulé «Pays, paysages, paysans d?Algérie», paru aux éditions «Média plus» de Constantine.«Aboutissement de 25 années de recherches, entre le cumul d?une masse d?observations, d?enquêtes, de relevés et de documents divers précieux, le présent ouvrage, rappelle l?auteur, a été mis en forme dans les années 1993/95 et édité alors par les éditions du CNRS, mais non diffusé en Algérie».En vérité, arrivé dans le Polygone en 1966, «au moment, dit-il, où l?Algérie commençait à se construire», Marc Côte - «engagé» ès qualité et en compagnie de ses contingents d?étudiants des «sciences de la terre» de l?université Mentouri au service de la cause privilégiée, à l?époque de la révolution agraire à l?échelle de l?Est algérien -, est un familier averti des campagnes algériennes. Au cours des décennies récentes, souligne-t-il dans son avant-propos, «les villes ont pris une telle ampleur, l?urbanisation marque tellement les paysages, les problèmes des citadins sont devenus tellement prégnants que le monde rural passe au second plan, comme gommé, comme relevant d?une Algérie d?antan».Dans ce sens, l?état des lieux établi par Marc Côte est sans fard: «Etonnantes campagnes algériennes, écrit-il, belles comme un beau livre d?images mais traversées de grandes balafres de pauvreté et de médiocrité qui les défigurent, elles juxtaposent le 19ème siècle des structures archaïques et le 21ème siècle des agricultures hors sol. Dites en crise - et elle le sont dans une large mesure - elles offrent cependant des îlots de dynamisme remarquable. D?une variété telle d?un espace à un autre que l?on croit changer de monde en changeant de région».Et pourtant, martèle-t-il avec beaucoup de conviction, «le monde rural est toujours présent, actif, vivant. D?après les statistiques nationales, il représente 40% de la population du pays dont il produit une large part de l?alimentation et représente le cadre écologique des villes et l?approvisionnement en eau». La vitrine la plus étonnante, souligne Marc Côte, du renouveau agricole dans le pays est incontestablement les terres sahariennes, animées par un véritable front pionnier phoenicicole ou maraîcher (Ziban, Souf).De précieux documents, cartographie et photographies, donnent une vrai épaisseur au contenu du livre, constituant, affirme l?auteur, «une base de départ de la réflexion... et aussi pour le plaisir des yeux». Etant entendu qu?il n?y a pas beaucoup de recherches consacrées au monde rural national, «Pays, paysage, paysans d?Algérie» de Marc Côte fournit assurément, comme c?est le voeu de l?auteur, «des clefs utiles à la compréhension des grandes questions actuelles.


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