Nouvel ordre mondial chaotique '

La Russie a révélé, vendredi dernier, un nouveau concept de sa politique étrangère, classant les Etats-Unis comme une « menace existentielle » et accordant une place importante à la coopération avec le continent africain. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la nouvelle politique étrangère de la Russie « reflète une nouvelle réalité politique, des changements géopolitiques et des développements révolutionnaires dans le monde ». Un nouvel ordre mondial ' Le nouvel ordre mondial, chaque puissance cherche à tisser sa toile, la plus solide possible, pour imposer sa vision dans ce cadre, à tel point qu'on se trouve en présence de plusieurs feuilles de route plaidant chacune son nouvel ordre mondial, plus proche d'un chaos mondial. Mais une chose est sûre, le monde change à une vitesse ‘grand V', et gare à ceux qui rateraient le coche. Si dans l'hémisphère Nord, plus ou moins, la décantation ne souffre d'aucune ambiguïté, ou presque, au Sud la situation reste incertaine, donnant lieu à une véritable guerre d'influence pour gagner des adhésions à tel ou tel nouvel ordre mondial en marche.Il y a l'Union européenne et les Etats-Unis face à la Russie et ses alliés, la Chine et d'autres pays du bloc Est, comme on les désignait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec des défections de certains pays qui ont rejoint le bloc Ouest, en intégrant l'Union européenne notamment, ainsi que la Corée du Nord.
Et il y a l'Afrique, au Sud, ainsi que l'Amérique du Sud, courtisées par les uns et les autres pour les attirer dans les cordes d'un nouvel ordre mondial ou un autre, en course très serrée.
Car, si le nouveau concept de la politique étrangère russe accorde un grand intérêt aux pays du continent africain, qui se veut « solidaire avec les Etats africains dans leur aspiration à établir un monde multipolaire plus équitable et à éliminer l'inégalité sociale et économique » et soutenant le rôle leader des Etats africains dans ces efforts et en partant du principe formulé par eux-mêmes de « solution africaine aux problèmes africains », le bal diplomatique des responsables américains, en terre africaine, révèle une très rude concurrence entre les deux visions du nouvel ordre mondial. Alors que les Etats-Unis font pleuvoir des milliards de dollars d'aides aux pays africains, le nouveau concept de la politique étrangère russe, qui n'évalue pas financièrement sa démarche, prône l'augmentation des échanges commerciaux et des investissements avec les Etats africains et les structures d'intégration d'Afrique, l'assistance au développement, ainsi que le souhait de contribuer à faire de l'Afrique «un centre authentique et influent du développement mondial », en prêtant une attention particulière au soutien de la souveraineté et de l'indépendance des Etats africains intéressés, y compris en prêtant assistance dans les domaines de sécurité, incluant la sécurité alimentaire et énergétique, de coopération militaire et technique. Deux approches différentes pour un même objectif : rallier l'Afrique à un nouvel ordre mondial ou un autre.