Algérie

Nouvel éclairage sur la tragédie du 8 mai 1945


Le film documentaire intitulé « L'autre 8 mai 1945, aux origines de la guerre d'Algérie » de Yasmina Adi, cinéaste algérienne, projeté aujourd'hui à la maison de la culture de Bechar, éclaire sur plusieurs aspects ignorés des massacres de Sétif, Guelma et Kharata. Dans le film, on y voit des témoignages poignants, apportés par les survivants algériens encore en vie, anciens militants du PPA et des Français libéraux, sur la chronologie de ces massacres. On y voit aussi des Sénégalais, tabors marocains et miliciens français, aux ordres des officiers de l'armée coloniale et du sinistre sous-préfet Achyari, mener, pendant plusieurs jours, la sale besogne des tueries alors que le monde fêtait en liesse la victoire des Alliés. « On est tranquille pour dix ans », affirme un officier de l'armée coloniale à son supérieur. Tranquille pour dix ans ' Kateb Yacine n'avait pas tort de dire que « c'est à Sétif que cimenta mon nationalisme ». Le film montre en même temps l'arrestation des leaders nationalistes de l'époque, Messali Hadj et Ferhat Abbès et tant d'autres. La réalisatrice du film a tenu à souligner, au cours du débat qui a suivi, que le but du film était de lever en particulier le voile sur les mécanismes de la répression coloniale et son visage hideux. Affirmation appuyée par Pascal Blanchard, historien français pour qui, au moment des événements qui ont commencé par l'assassinat d'une vingtaine d'Européens, « la crainte pour les autorités coloniales était que la peur des colons ne devienne une caisse de résonance pour les autres colonies » et qu'il s'agit de revenir au statu quo et d'entretenir « la psychose du climat d'insécurité, à travers les morts européens, par la presse française métropolitaine ».Les tirailleurs sénégalais poursuivent les massacres à partir du 11 mai alors qu'aucune victime européenne n'est signalée. La répression à Guelma a commencé le 14 mai. Mais, dans la foulée de la jubilation de la victoire des Alliés sur le nazisme et la création des Nations unies à San Francisco et sa première déclaration adoptée sur le principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », qui pouvait diriger son regard sur ces événements sanglants ' Landrum Bolling, premier journaliste américain et étranger, est arrivé en Algérie sur les lieux des massacres.
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