Algérie

Nouvel attentat à la voiture piégée de l’ex-GSPC près de Boumerdès



Naciria se réveille sur 4 morts et 12 blessés Un attentat à la voiture piégée a été perpétré hier, à 7h00 du matin, contre la sûreté de daïra de Naciria, à l’est de la wilaya de Boumerdès, faisant quatre morts parmi les policiers et douze blessés dont neuf membres de la police, selon la radio nationale. Un précédent bilan provisoire du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales faisait état de trois morts et sept blessés alors que des sources officieuses ont signalé six morts et 25 blessés. Un nouvel attentat vient de secouer, donc, la petite ville de Naciria, sise à 35 km à l’est de Boumerdès, le chef-lieu de wilaya. Hier, juste après la prière d’El-Fajr, une formidable explosion, entendue jusqu’à Tizi-Ouzou, soit à plus d’une quarantaine de kilomètres à la ronde, a secoué la petite ville. Selon des témoins sur place, l’attaque a eu lieu quelque temps après la prière d’El-Fedjr. Les terroristes, dont le nombre n’a pu être précisé, étaient à bord d’un véhicule de type Toyota Hilux tractant une citerne. La voiture était suivie par un second véhicule léger immatriculé à Bouira. Les deux véhicules semblaient provenir du massif de Sidi Ali Bounab, qui abrite plusieurs groupuscules terroristes. Parvenu à quelques mètres de la Sûreté urbaine, la Toyota Hilux explose alors que le véhicule immatriculé à Bouira prendra la fuite. Selon d’autres sources, l’attentat serait l’œuvre d’un kamikaze qui a été déchiqueté dans la déflagration. Outre les policiers décédés ou blessés, on dénombre aussi plusieurs citoyens parmi les victimes, notamment des clients du café situé en face du lieu de l’explosion. Le siège du commissariat de police et le café sus-cité ont également subi d’importants dégâts. Les habitants de la ville ont été réveillés en sursaut, certains pensant même que c’était un tremblement de terre, ce qui a poussé nombre de riverains à se ruer dehors, se retrouvant sur la chaussée et dans le froid. Tout le monde criait et pensait que la terre allait s’entrouvrir, d’aucuns pensant avec effroi au séisme de mai 2003 quand la ville avait souffert. Un peu plus tard, après le fracas de l’explosion, le hurlement des sirènes a commencé à déchirer l’air. Les blessés ont été dirigés vers l’hôpital de Bordj Menail (wilaya de Boumerdes). Hier, Naciria a rassemblé tout ce que la wilaya compte comme responsables aussi bien de wilaya que des services de sécurité. Les citoyens de la ville ne comprenaient toujours pas pourquoi ce commissariat, situé en plein centre-ville et mitoyen de nombreuses habitations, a été ciblé. Pour tous, les terroristes, qui disaient ne cibler que les éléments des forces de l’ordre, viennent, pour la énième fois, d’atteindre des victimes innocentes. Par ailleurs, la France a condamné, le jour même de l’attaque, «dans les termes les plus fermes» l’attentat suicide de Naciria et a réaffirmé sa solidarité avec l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme. «Nous condamnons dans les termes les plus fermes l’attentat qui s’est produit ce matin à Naciria», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Les autorités françaises réaffirment leur solidarité aux autorités algériennes dans leur lutte contre le terrorisme», a ajouté la porte-parole en soulignant que la France présentait toutes ses condoléances «aux autorités algériennes ainsi qu’aux familles des victimes». L’attentat de Naciria survient deux semaines après les deux attentats suicides à la voiture piégée à Alger qui ont touché, le 11 décembre, le Conseil constitutionnel et deux sièges d’agences de l’ONU. Ces attentats qui ont été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb, avaient fait 41 morts et des dizaines de blessés. M. Chabane & R.N.


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