Nouvel album de Yacine Bouzama

Fen bladi ya mehlah, men echcherq lel gherb ya ma b'hah (Ah qu'il est beau l'art de mon pays, de l'est à l'ouest il est tout aussi resplendissant).
C'est par ces paroles toutes significatives que Yacine Bouzama a choisi son angle d'attaque pour faire apprécier son nouvel album qui vient de sortir chez les éditions Skandrani. C'est un véritable florilège de chants du terroir combinés avec des chansons de sa composition. Cinq chansons en tout composent ce CD que les mélomanes pourront trouver dans les bacs des bons disquaires. Si les quatre pièces musicales sont écrites par Yacine Bouzama, une seule est puisée du corpus du melhoun. Il s'agit d'une belle qacida du poète Mohamed Ben Ali Ould Erzine, mort à Fès en 1822 à l'âge de 83 ans. La qacidaest intitulée Ya qadhi nass elghram (ô poète de l'amour). Elle raconte l'histoire imaginée et imagée d'un jeune amoureux qui va se plaindre auprès d'un juge après s'être senti compromis par la dureté de sa dulcinée qui le traite sans clémence. A la fin, le juge épris par la beauté de la jeune fille rendra un jugement en défaveur de l'énamouré. Les mélomanes auront aussi à se délecter d'une troisième chanson intitulée Ya el baghadhni lach âlik(ô toi qui me hait), composée sur le mode sika. Les paroles quelque peu sarcastiques sont le fruit d'une fâcheuse expérience vécue par le parolier qu'est Yacine Bouzama. Chaâbi Dialna est une quatrième pièce qui récapitule les célèbres chansons de chaâbi que Yacine tente de reproduire fidèlement tel que hantées par leurs auteurs. Djelsa fel Bahdja est la dernière chanson de Bouzama. Elle fait l'apologie de son émission radiophonique qui passe tous les vendredis soir sur la chaîne El-Bahdja et dont le titre du générique n'est autre que celui de la chanson. Enfin, Yacine Bouzama nous dira qu'il a voulu mettre en valeur l'art lyrique algérien par l'enregistrement de cet album.