M. Hattab serait un passionné de foot. Ça ne fait pas forcément un bon ministre des Sports mais il paraît que c'est ce qui a pesé dans sa nomination. Si on peut concéder qu'un «passionné» de foot peut toujours s'investir dans ce qu'il aime en s'engageant pleinement dans son développement, il faudra peut-être chercher ce qu'il a bien pu réaliser en la matière à Béjaïa dont il était wali avant sa promotion.Mais on n'a pas l'habitude des promotions par le bilan. Ni par la? passion d'ailleurs, à moins de comprendre le terme dans son sens le plus réducteur. Il faudra peut-être s'y résoudre, pourtant. Depuis son arrivée aux affaires de «la jeunesse et des sports», on a plus entendu M. Hattab sur des questions de gestion courante de la compétition, de la sélection nationale de foot et des clubs que sur un
vrai projet de politique nationale du sport, la? jeunesse étant une autre histoire. A sa décharge, il fait «comme tout le monde» et il n'est peut-être pas le plus mauvais de l'équipe gouvernementale, les choses étant ce qu'elles sont. Il y a des affronts qu'on ne va pas lui faire, comme celui d'imaginer un seul instant qu'il ne savait pas où en sont les travaux, avant sa récente visite de chantiers sur les stades en construction dans la capitale et à Tizi Ouzou. Le problème est qu'il nous en a donné l'impression. Il y est même allé de son coup de gueule, avec tous les ingrédients nécessaires : la surprise dans l'attitude, la colère dans le ton et la détermination dans la réaction. «14 ans pour construire un stade, c'est franchement trop !» aurait-il crié à la face des responsables de l'entreprise de réalisation du stade de Douéra. Non, Monsieur le Ministre, ce n'est pas exactement ça. Le fait est que les travaux ont été entamés depuis plus de 14 ans certes mais le stade n'est pas encore là et il n'est pas près de l'être ! Parce que s'agissant de «retard», les autres infrastructures du genre en ont aussi pris et plus que de raison.
Enfin, s'il y a un seuil tolérable au retard. Le stade de Tizi Ouzou et celui de Baraki, on nous en a annoncé cinq ou six fois l'inauguration et ce n'est pas encore terminé. Celui d'Oran n'est pas logé à meilleure enseigne mais ces trois-là peuvent être prêts au? bon moment. Vous n'allez pas bouder votre bonheur de voir un aboutissement aussi opportun. Sinon, il aurait fallu s'en tenir aux engagements contractuels et aux cahiers des charges. On aura même remarqué que les surcoûts générés par les retards et d'autres errements ne sont pas vraiment un souci pour vous. Comme, à titre d'exemple, le stade de Tizi Ouzou qui serait revenu plus cher que? l'Allianz Arena de Munich, l'une des plus belles et plus modernes infrastructures du monde. Mais pour cela, il faudra des? bilans et nous n'en avons pas l'habitude. Il y a un printemps pour? Tizi et Baraki, puis une finale de Coupe d'Algérie à l'orée de l'été pour Oran. L'apothéose.
S. L.
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Posté Le : 26/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com