Algérie

Nouveaux réflexes



Nouveaux réflexes
Lutte contre le gaspillage et rationalisation des dépenses, des réflexes que les Algériens doivent désormais adopter. Dans une conjoncture marquée par une récession économique asphyxiante, où même des pays développés s'apprêtent à introduire de nouvelles taxes sur les carburants et les produits agroalimentaires, une nouvelle culture de consommation s'impose. Le gouvernement, qui a donné le la, en s'imposant une politique d'austérité et en opérant des coupes budgétaires dans les administrations publiques et institutions de l'Etat, doit faire montre de réalisme. Après avoir procédé à des augmentations salariales en série au cours des deux dernières années, il sera contraint, à partir de cette année, d'arrêter les frais d'une politique qui a sévèrement impacté les ressources financières du pays. Nous ne sommes plus en 2014 où le prix du baril de pétrole frôlait les 130 dollars, et où les réserves de change étaient importantes. Bien au contraire, l'économie algérienne, qui se base à 95% sur les revenus du pétrole et du gaz, est appelée plus que jamais à trouver d'autres sources de financement. Le lancement d'un vaste programme d'investissements, l'encouragement de la PME et du partenariat avec les entreprises étrangères, ainsi que l'ouverture du capital des entreprises publiques déficitaires visent à sortir à moyen et long terme de la spirale de la rente pétrolière. Il est certain que les prix des produits alimentaires ont connu une nette augmentation au début de la nouvelle année 2016, qui s'annonce difficile pour certaines franges de la population. Et si le panier d'épicerie des Algériens semblait dispendieux en 2015, il le sera encore bien plus cette année. Cependant, la relance du crédit à la consommation, qui concerne sept groupes de produits locaux, pourrait contribuer à l'amortissement du choc des prix. Aussi, le gel de l'importation de certains produits, en faveur de l'encouragement du produit local, constituera une bouffée d'oxygène pour le consommateur. Conscient que les produits dont les prix sont vulnérables aux variations des devises vont bondir, le gouvernement a pris ses dispositions en procédant carrément à l'arrêt de l'importation de certains produits de luxe (fruits exotiques, cosmétiques, produits agroalimentaires...). Sur un autre chapitre, outre l'augmentation des prix de certains produits, d'autres solutions sont envisageables. Comme, par exemple, obliger les industriels qui utilisent de la matière première subventionnée par l'Etat de baisser les prix ou du moins de stabiliser les prix de leurs produits. C'est le cas des produits laitiers (yaourts, fromages...) et des biscuits. En somme, dans un contexte de mondialisation de l'économie, l'Algérie n'est pas une exception en matière de réajustement des prix. Même l'Arabie saoudite, plus grand pays exportateur de pétrole au monde, a décidé d'augmenter de plus de 50% certains prix de l'essence dans le cadre d'une révision des subventions.Le Royaume wahhabite introduira également de nouvelles taxes, à l'instar d'autres monarchies du Golfe. En Europe, l'année 2016 commence avec une augmentation substantielle des prix des carburants. Idem pour le Canada où les prix des produits laitiers, des ?ufs et du grain pourraient également bondir. Enfin, la hausse des prix de certains produits comme l'électricité et les carburants ne doit pas justifier une augmentation « sauvage » des tarifs d'autres prestations comme les transports. Le chantage des gérants des stations-service privées de débrayer si leur marge bénéficiaire n'est pas revue à la hausse constituerait un autre dérapage, contre qui la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur.




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