Nouveaux rebondissements dans l'affaire Mohamed Merah

Selon le quotidien arabophone Echourouk, l'auteur présumé des tueries de Toulouse et de Montauban, Mohamed Merah, aurait évoqué la «trahison d'un ami qui serait en fait un capitaine des services de renseignement français». «C'est toi qui m'a mis dans cette histoire et cette galère».
Ainsi aurait dit Mohamed Merah lors d'une conversation téléphonique qu'il aurait filmée alors qu'il était retranché dans son appartement assiégé par le Raid le 22 mars dernier. Le quotidien Echourouk a révélé la retranscription de deux enregistrements vidéo au cours desquels on voit Merah se filmer et discuter au téléphone avec un certain Zouhair. L'auteur présumé des tueries de Toulouse et de Montauban aurait découvert que Zouhair n'était qu'un pseudo utilisé par un capitaine du renseignement français, et dont il cite le vrai nom lors de la conversation.
Dans un appel ultérieur, Merah semble rappeler à son interlocuteur leurs liens passés : «Rappelle-toi, lui a dit Merah, que tu m'as envoyé en Irak, au Pakistan, en Syrie pour aider les musulmans, et après, je découvre que tu es à la solde des services français, que t'es un criminel et un officier des services, sale traître.»
A l'autre bout du fil, son interlocuteur confirme à demi-mots : «Ce qui est passé, c'est arrivé, maintenant il faut que je te sauve la vie, et te sorte de cette affaire. Rends-toi ou tu me laisses entrer et récupérer tes armes '» Me Isabelle Coutant-Peyre, l'avocate française du père de Mohamed Merah, précise au Parisien : «Nous ne disons pas que Mohamed Merah n'a rien fait. Mais a minima, il apparaît des relations anciennes et étroites entre Mohamed Merah et les services secrets français. Il y a énormément de zones d'ombre.
Tout laisse penser à un véritable scénario aboutissant à sa mort. Et nous estimons que les victimes des tueries de Toulouse ont aussi le droit de savoir ce qui s'est tramé.» Ces révélations, à prendre avec précaution, interviennent après la diffusion des enregistrements du Raid. C'est ce que devra trancher la justice française qui a été saisie lundi d'une plainte du père de Mohamed Merah.