Algérie

Nouveaux choix en Kabylie


Les élections du 24 novembre ont restitué à la Kabylie, longtemps marginalisée et déstabilisée, ses deux partis traditionnels que sont le FFS et le RCD. En toute logique, la primauté de la représentation politique est revenue au parti d?Aït Ahmed dont l?ancrage dans la région est historique. Et le RCD tient bon, signe que ses messages accrochent toujours, tout particulièrement ceux liés aux questions identitaires et linguistiques. Mais il y a la percée du FLN qui revêt une importance particulière. Certes, le parti conduit par Belkhadem a davantage tiré bénéfice du chaos de ces dernières années que mis à profit son image. Celle-ci n?avait aucune chance de susciter l?adhésion populaire tant elle collait à celle (l?image) détestable du pouvoir. Idem pour le RND d?Ouyahia, à un second degré. Ces deux formations ont perdu en cours de route un des leurs, le HMS de Bouguerra Soltani qui objectivement n?avait aucune chance de s?implanter en Kabylie. Toutefois, l?Alliance présidentielle a introduit une redoutable tête de pont en Kabylie qui va lui préparer le terrain pour les élections générales de 2007. Pour le pouvoir, la vraie échéance pour gagner la Kabylie, par le biais notamment du FLN et du RND, est dans un an et demi. Son ambition de toujours est de normaliser cette région, particulière et symbolique en même temps, vivier d?un potentiel démocratique unique en Algérie, allergique à toute tentative d?alignement sur le discours dominant, n?hésitant pas à recourir à la confrontation et payer le prix du sang lorsque c?est nécessaire. Plus que régional, l?enjeu de la Kabylie est national. Par la poussée inexorable de l?histoire, le FFS, le RCD et les archs se trouvent aujourd?hui réunis dans la même tranchée face à un adversaire qui n?a pas encore dit son mot. Ces trois forces politiques possèdent un atout majeur : leur implantation dans la région, soit par la légitimité des urnes pour les deux partis soit par la nécessité de l?histoire pour le mouvement citoyen. Mais ils souffrent d?un handicap majeur : ils se détestent à mort. La logique est que dès maintenant, ils décident rapidement d?enterrer la hache de guerre pour ne pas faciliter la tâche à l?Alliance présidentielle et mieux, qu?ils unissent leurs forces pour se mettre en position de gagnants dans les scrutins à venir. Ce n?est pas aussi simple, tant le fossé entre eux est abyssal. Sauf à se rendre à l?évidence que l?avenir démocratique de la Kabylie ne peut être construit que par ses propres enfants et eux seuls. Le scrutin du 24 novembre s?adresse en premier au FFS, au RCD et aux archs : il leur offre la confiance et le soutien de la population de la région, mais il les met devant leurs responsabilités historiques.
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