Pour ce 23e salon international du livre d'Alger (SILA), il y a de nombreuses nouveautés chez les éditeurs nationaux. On trouve des ouvrages sur la guerre de libération, mais aussi des romans faisant référence à la société algérienne ou à des sagas fantastiques.Les ventes-dédicaces se poursuivent sur les chapeaux de roue et les auteurs discourent sur leur ouvrages. On a remarqué des ventes ça et là au gré des envies des lecteurs. L'écrivain Yasmina Khadra a raflé les suffrages. Son livre «Khalil» a connu un succès lors de sa vente-dédicace aux éditions ?Casbah'. Youcef Tounsi a signé son livre «Cendres froides». Cet ingénieur agronome amoureux des lettres, qui vit à l'étranger, semble inquiet et déplore la dégradation des bâtisses qui font l'âme des quartiers d'Alger. Il déplore que ce pays ne se transforme pas toujours en bien. Cet auteur prolifique en est à sa septième publication. «Cendres froides» est un ouvrage conçu contre l'oubli. C'est la mémoire des lieux et des personnages du quartier de Belouizdad qui va disparaître. «C'est aussi un cri du c?ur pour sauvegarder les bâtiments des abattoirs», dit- il. De son côté, le jeune écrivain Akram El kebir qui a déjà signé «Vivement Septembre» est venu au 23e SILA pour présenter son dernier roman «Au secours Morphée». «J'ai voulu que cela ressemble à une comédie légère où prime la distraction. C'est l'histoire d'un homme qui est en couple. Il va mal et se déchire. Il rencontre une femme dans ses rêves, et à chaque fois qu'il dort il s'évade», explique-t-il.
Hommage à Bakhti Benaouda
Au stand des éditions ?Hibr', Djamel Foughali a dédicacé son ouvrage Manuscrit d'un drame. L'auteur, universitaire, homme de lettres et nouvelliste qui est à son 18e ouvrage a écrit un recueil dédié à Bakhti Benaouda assassiné en 1993. «C'est un rappel de textes en hommage à cet auteur et ami disparu prématurément», précise-t-il. Omar Smaïl, cet écrivain et professeur de philosophie, évoque l'Algérie, la société avec ses tares et travers, et tente de trouver une panacée pour sortir de ce labyrinthe. Son premier roman, un recueil de nouvelles intitulées : «Dans les ténèbres du miroir» fait référence aux problèmes d'identité, et d'orientation du chemin à suivre pour sortir de l'impasse. D'une hauteur de vue, l'écrivain explique : «C'est un village de montagne qui disparaît durant un mois sans que l'on s'aperçoive. C'est comme un cauchemar que font les habitants. On voit seulement un des versants de la montagne, l'autre n'apparaît pas.» C'est «L'Algérie et ses problèmes, revisiter et renouer avec les relations authentiques, se réconcilier avec soi et protéger la Nature, maintenir la structure sociale et ce monde qui disparaît. C'est l'histoire philosophique qui s'insère dans un contexte mythique berbéro -algérien», affirme-t-il. Ayant débuté sa carrière littéraire en 1972 avec des un recueil de nouvelles, Mohamed Chaïb poursuit son chemin avec deux romans «le déchirement» et le tout dernier «la dernière épreuve». «Le déchirement appréhende le problème de la stérilité masculine et ce dernier met l'accent sur un drame social et les rapports entre colonisés et colonisateur durant la guerre», précise l'écrivain.
La bombe atomique de Reggane
Ancien de sciences politiques, Rachid Kahar évoque un des problèmes algériens, celui de la course aux postes et au pouvoir dans son roman «l'être anonyme» paru aux éditions ?ENAG'. Selon les propos de l'auteur «c'est un journaliste décadent nommé directeur général d'une entreprise de fabrication d'hélicoptères qui accède aux prix avec beaucoup de dégâts», dit-il. Djamel Mati revient chaque année au Sila avec une nouvelle parution. Pour cette édition, il présente «Sentiments irradiés». «C'est l'histoire d'amour sous une trame du passé qui veut bousculer cette relation. C'est aussi l'histoire des radiations atomiques au Sud de l'Algérie, notamment la première explosion atomique du 13 février 1960 à Reggane et l'incidence de cette tragédie va au-delà de cette relation amoureuse. La perception est lourde pour ce couple mixte», avoue-t-il.
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Posté Le : 07/11/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kheira Attouche
Source : www.letempsdz.com