Algérie

Nouveau sommet pour le pétrole algérien



Le cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, a augmenté de 2,80 dollars en septembre dernier, atteignant ainsi une moyenne mensuelle de 73,85 dollars. Cette reprise est soutenue notamment par "des fondamentaux solides du marché pétrolier", comme l'explique l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dans son dernier rapport mensuel. La moyenne mensuelle du prix du brut algérien était de 71 dollars le baril en août dernier.Le redressement des cours du brut algérien intervient dans un contexte où les facteurs fondamentaux du marché sont favorables au maintien de la fermeté actuelle des prix, avec des "signes de reprise" de la demande du pétrole "en Asie" en raison de "l'amélioration" de la situation liée à la Covid-19, est-il ajouté dans le document de l'Opep. Il est bon de savoir que le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, coté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.
La question est de savoir si cette détente de la situation sur le marché peut durer, et pour combien de temps. Cela dépend de nombreux facteurs, dont la demande de pétrole dans le monde. Dans son rapport mensuel, l'Organisation pétrolière reste prudente sur l'évolution de la demande, révisant même à la baisse son estimation pour 2021. Elle y souligne que la demande pétrolière mondiale a été "moins soutenue que prévu jusqu'à présent, malgré de solides perspectives pour la fin de l'année". L'Opep relève ainsi que la demande rebondira de "5,82 millions de barils par jour (mb/j) cette année, alors qu'elle prévoyait 5,96 mb/j le mois dernier".
La demande mondiale de brut devrait ainsi atteindre "96,6 mb/j cette année". Cette révision à la baisse est principalement due à des données "plus faibles que prévu pour les trois premiers trimestres de l'année", explique l'Opep. Cela en dépit de facteurs favorables pour la demande au dernier trimestre, comme les besoins en chauffage ou "le passage potentiel du gaz au pétrole dans la production d'électricité", en raison des cours actuellement très élevés du gaz. Pour 2022, l'Opep prévoit toujours une demande en hausse de 4,15 mb/j. Les pays membres de l'organisation et leurs alliés, faut-il le rappeler, ont choisi, début octobre, de reconduire leur stratégie d'augmentation modeste de la production, en dépit des pressions américaines, en particulier pour aller au-delà de leurs engagements.
En septembre, les pays de l'Opep ont augmenté leur production de quelque 486 000 barils par jour par rapport au mois d'août, atteignant ainsi une production de 27,328 mb/j, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport. Le Nigeria et l'Arabie saoudite ont le plus contribué à cette hausse. Dans son dernier rapport, l'Institut français du pétrole (IFP) met en exergue le fait que cette attitude prudente de la part de l'Opep+ est justifiée par deux facteurs : "Le risque épidémique n'est pas encore sous contrôle au niveau mondial et le retournement attendu de l'équilibre offre-demande, qui repassera en excédent en 2022."
L'Opep+ a donc choisi de ne pas intervenir dans l'urgence face à une situation jugée conjoncturelle. Hier, vers 9h30 GMT, le prix du baril de Brent, pour livraison en décembre, gagnait 0,98% par rapport à la clôture de jeudi, à 84,82 dollars à Londres. Il a atteint, peu avant 9h GMT, 85,10 dollars, une première depuis le 10 octobre 2018. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre s'appréciait de 0,90% à 82,04 dollars.

Youcef Salami


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