Algérie

Nouveau record du baril à 112 dollars



Nouveau record du baril à 112 dollars
Les nouvelles violences en Irak, un pays considéré comme l'une des zones de production, ont fini par alimenter une plus grande fébrilité sur les marchés.Les cours du brut ont terminé la semaine sur un nouveau record annuel. S'il est vrai que les prix évoluent en dents de scie en raison des tensions géopolitiques qui minent non seulement les zones de production mais touchent aussi le vieux continent, les nouvelles violences en Irak, un pays considéré comme l'une des zones de production, ont fini par alimenter une plus grande fébrilité sur les marchés. Les cours du baril de brent oscillent en effet depuis le début de l'année entre 105 et 111 dollars. Cependant, vendredi, ils ont bondi de 110 à 112 dollars, atteignant leur plus haut niveau de l'année.A New York, le baril de référence (WTI) pour livraison en juillet s'est apprécié de 38 cents à 106,91 dollars, son niveau le plus élevé en clôture depuis le 18 septembre 2013. Le marché réagissait à l'offensive jeudi des groupes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), plus connus en Syrie, sur l'Irak. Ces derniers se trouveraient même à une centaine de kilomètres de la capitale irakienne, Bagdad. S'il est vrai que lors de la réunion de l'OPEP, mercredi, le ministre irakien du pétrole, Abdul Karim Luaibi, tentait de rassurer en affirmant que les infrastructures d'exportation de pétrole irakien étaient très sûres, les certitudes se sont depuis évaporées.Si le sud du pays, qui concentre 90% de la production de pétrole ainsi que les plus gros terminaux d'exportation, dont celui de Bassorah, n'est pas encore touché par l'offensive de l'EIIL, les traders craignent pour la seconde voie d'exportation située dans le nord, notamment l'oléoduc qui relie Kirkouk à Ceyhan, en Turquie. Les analystes, qui prennent note du fait que l'EIIL a déjà pris la ville de Mossoul et sa province Ninive, ainsi que Tikrit, ne perdent pas non plus de vue que le Kurdistan irakien est la deuxième région pétrolifère d'Irak.L'EIIL n'est pas si loin du grand champ pétrolier de Kirkouk. L'enjeu est important, d'autant que l'Irak détient les quatrièmes ou cinquièmes réserves mondiales de brut selon les classements, soit l'équivalent de 11% des réserves prouvées dans le monde. C'est aussi le deuxième producteur de pétrole de l'OPEP avec plus de 3 millions de barils /jour. Les développements ayant marqué la fin de semaine viennent ainsi inquiéter un marché déjà tendu par d'autres conflits. La situation en Libye a induit un retour des exportations libyennes qui tardent à venir, ainsi que les tensions en Ukraine alimentant des inquiétudes sur l'approvisionnement.Cependant, si les cours opèrent des bonds conjoncturels, les derniers événements en Irak n'ont pas conduit à une flambée. Si la perspective de voir l'offensive de l'EIIL s'étendre au sud de l'Irak inquiète quelque peu les analystes, d'autant que l'allié américain du gouvernement de Baghdad a écarté l'intervention de troupes militaires US au sol, les analystes se montrent prudents quant à la perspective de voire les américains laisser les groupes armés prendre le contrôle de ces grands champs pétroliers. Aussi même si la production de l'Irak, qui représente 10% de la production de l'OPEP, semble difficile à substituer, les investisseurs se rassurent à l'idée de voire l'Arabie Saoudite ainsi que d'autres producteurs ouvrir les vannes pour combler le manque. Certes, la situation en Irak inquiète, mais elle semble bien loin d'induire un nouveau choc pétrolier.




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