Algérie

Nouveau procès pour le général Saïd Bey



La Cour suprême a accepté la cassation introduite par les avocats de l'ancien chef de la 2e Région militaire, le général-major Saïd Bey, qui a été condamné à une lourde peine de 15 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida, selon une source sûre.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La carrière de l'ancien chef de la 2e région militaire a été bouleversée au deuxième semestre de l'année 2018, dans le sillage de la scandaleuse affaire de la saisie de plus de 700 kg de cocaïne au port d'Oran. Cette affaire avait éclaboussé plusieurs hauts gradés de l'armée. Limogé de son poste à la mi-août 2018, Saïd Bey a vu ses tracasseries avec la justice militaire débuter juste après la fin de ses fonctions officielles. Il sera arrêté et mis sous mandat de dépôt le 21 avril 2019, soit deux mois après le début du mouvement populaire du 22 février, pour « dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre et infraction aux consignes de l'armée », avait expliqué la cour d'appel militaire de Blida dans un communiqué. Le même jour, un mandat d'arrêt avait été émis à l'encontre de l'ancien commandant de la 1re Région militaire, Chentouf Habib. « Conformément aux dispositions de l'article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale et, dans le strict respect de ses dispositions, le procureur général militaire près la cour d'appel militaire de Blida porte à la connaissance de l'opinion publique que des poursuites judiciaires ont été engagées pour les chefs de dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir et infraction aux consignes de l'armée, faits prévus et réprimés par les articles 295 et 324 du code de justice militaire, à l'encontre des dénommés : Bey Saïd, Chentouf Habib et de toutes autres personnes que l'instruction viendrait à établir », avait précisé le même communiqué.
L'opinion publique saura encore davantage sur cette affaire en apprenant que parmi ces personnes non habilitées à détenir ces armes figurerait Ali Haddad, patron de l'ETRHB et président du FCE d'alors. Début novembre 2019, la justice militaire avait condamné Saïd Bey à une lourde peine de 15 ans de prison ferme. Aux premières accusations, on aurait ajouté « enrichissement illicite, trafic d'influence et corruption ». Durant la même période, l'ancien chef de la 4e Région militaire, Abderrazak Cherif, a été aussi condamné à 15 ans de prison ferme, pour «enrichissement illicite», «trafic d'influence» et «infraction aux consignes de l'armée», selon des sources médiatiques.
Avec l'acceptation par la Cour suprême de la cassation introduite par ses avocats, Saïd Bey aura donc droit à un nouveau procès qui sera certainement dirigé par une autre composante du tribunal militaire.
La décision de la Cour suprême intervient quelques semaines après l'acquittement de deux anciens hauts responsables au sein de l'armée algérienne, à savoir Mohamed Mediene dit Toufik et Bachir Tartag. Poursuivis avec Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune dans ce qui est appelé l'affaire du « complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée », ils avaient été condamnés à 15 ans de prison ferme en février 2020, au terme de leur procès en appel.
La décision du tribunal militaire de les acquitter le 2 janvier dernier est venue suite à l'acceptation de la cassation des avocats de la défense par la Cour suprême.
Autre général acquitté et réhabilité, le général à la retraite Hocine Benhadid qui a été incarcéré pour ses opinions publiées dans la presse nationale. Banni par le passé, Benhadid a été réhabilité et invité à plusieurs cérémonies officielles de l'armée.
K. A.


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