Algérie

Nouveau plan de vol



Lourd fardeau financier pour la compagnie nationale et pour l'état, la quarantaine d'agences d'Air Algérie à l'étranger sera bientôt fermée.Confrontée à de graves difficultés financières, la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, s'apprête à procéder à la fermeture définitive de la quasi-totalité de ses agences implantées à l'étranger, a-t-on appris, hier, auprès de sources sûres.
Ainsi, hormis une ou deux agences implantées dans des zones géographiques considérées comme stratégiques, Air Algérie devra se débarrasser très prochainement de pratiquement l'ensemble de son réseau de points de vente à l'étranger, précisent encore nos sources. Selon ces dernières, cette décision a, d'ores et déjà, été entérinée et sa mise en exécution devra intervenir dans les tout prochains jours.
En tout, ce sont près d'une quarantaine d'agences commerciales d'Air Algérie, réparties sur différentes régions du monde, qui devront ainsi disparaître définitivement du paysage de l'aviation civile.
Economiquement et commercialement inefficace, voire inutile, le réseau d'agences de la compagnie aérienne nationale à l'étranger est devenu complètement désuet et financièrement très encombrant, rappellent encore nos sources, en soulignant que dans le contexte actuel du marché, la tendance générale est aux pratiques de commercialisation par billetterie électronique ou encore par le biais de centrales et d'agences de voyages plus efficaces et moins coûteuses pour la compagnie.
Les agences d'Air Algérie à l'étranger, convient-il de le rappeler, sont souvent considérées comme source de gabegie et de gaspillage de ressources financières publiques, tout en devenant également des lieux privilégiés d'abus, de passe-droits et d'indus privilèges, tant en matière d'affectations et d'emplois qu'en termes de prestations et de services à la clientèle.
Aussi, indiquent nos sources, cette première mesure de redressement et d'assainissement de la gestion de la compagnie aérienne nationale intervient dans un cadre global de redéploiement et de rationalisation de la dépense publique pour faire face, notamment, à la situation financière particulièrement difficile que traverse actuellement le pays.
Déjà durablement déficitaire, continuellement sous perfusion sur fonds publics, encombrée par un personnel pléthorique mal géré et peu compétitif par rapport à la concurrence, Air Algérie, faut-il également le rappeler, a vu sa situation financière s'assombrir encore davantage ces quelques derniers mois, en raison des incidences fâcheuses occasionnés sur le secteur du transport aérien par la crise sanitaire liée au Covid-19.
Rien que pour les deux mois de mars et avril écoulés, ses pertes enregistrées après la fermeture des frontières et la suspension du trafic aérien se chiffraient à plus de 16 milliards de dinars, selon le rapport de pré-évaluation des dégâts causés par la pandémie sur l'économie nationale, présenté le 18 juillet dernier par le ministère des Finances.
Dans une déclaration reprise début juin passé par l'APS, la compagnie aérienne nationale avait indiqué de son côté que la suspension du trafic aérien algérien depuis la mi-mars, en raison de la propagation de la pandémie de coronavirus dans le monde lui a déjà engendré un manque à gagner de 38 milliards de dinars sur le chiffre d'affaires des vols passagers.
Un préjudice déjà énorme et qui devrait s'alourdir pour atteindre les 89 milliards de dinars d'ici à la fin de l'année en cours. L'amorce d'un nouveau "plan de vol" pour sauver la compagnie aérienne nationale et redresser sa gestion constitue ainsi, et plus que jamais, une urgence capitale.

Akli REZOUALI


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