Algérie

Nouveau pavé d'Aït Ahmed dans la mare Ahmed Medeghri se disait menacé



L'ancien ministre de l'Intérieur de Houari Boumédiène, Ahmed Medeghri, sesentait menacé et en aurait fait part à l'une de ses connaissances. C'estHocine Aït-Ahmed qui le dit dans un de ses derniers textes. Invité à rédigerune nouvelle préface pour la réédition d'un des livres, «L'Affaire Mécili» (LaDécouverte), le chef du FFS y rapporte la teneur d'une discussion qu'il a eueavec Claude Julien, l'ancien directeur du «Monde Diplomatique».  Quelques jours avant sadisparition tragique, le 10 décembre 1974, le ministre de l'Intérieur et membredu Conseil de la Révolution avait appelé Claude Julien au téléphone. Motif dela communication: annuler un rendez-vous déjà convenu entre les deux hommes. Aen croire le témoignage d'Aït-Ahmed, Claude Julien - patron du mensuel parisiende 1973 à 1990 - devait se déplacer incessamment à Alger à l'invitation duministre de l'Intérieur. Les deux hommes «étaient en contact étroit», selon leleader du FFS.  «Une semaine avant ce voyage,Medeghri l'appela au téléphone pour annuler» le rendez-vous, selon ClaudeJulien, cité par Aït-Ahmed. Le ministre aurait précisé à son interlocuteur aubout du fil qu'il se sentait «vraiment menacé».  Selon le leader du FFS, ledirecteur du «Monde Diplomatique» lui a également «confirmé» que Medeghri était«opposé à la première charte nationale des années 1970 et préconisaitl'élaboration démocratique d'une constitution». Officiellement, les projets decharte nationale, de constitution et d'un échéancier électoral avaient étéévoqués pour la première fois en juin 1975. Dans un discours à l'occasion du10e anniversaire du «redressement révolutionnaire» - intitulé officiel del'éviction de Ben-Bella-, Boumédiène s'était engagé à lancer un chantierinstitutionnel pour fermer la parenthèse du Conseil de la Révolution. Ministrede l'Intérieur de Ben-Bella avec lequel il a eu maille à partir - son limogeageétait prévu à l'été 1965-, Ahmed Medeghri avait fait partie du Conseil de la Révolutionde sa proclamation jusqu'à sa mort. Ministre jouissant de toutes sesprérogatives préfectorales, il avait été, entre autres missions, l'artisan despremiers découpages territoriaux de l'après-indépendance. Plusieurs programmesspéciaux en faveur des wilayas - entre autres Tizi-Ouzou, Saïda, le Titteri(Médéa)- avaient été lancés durant cette période. Ahmed Medeghri est mort à sondomicile à Hydra. Le communiqué officiel diffusé sur les téléscripteurs del'agence APS avait parlé d'un «décès accidentel». La crédibilité de cetteversion avait été remise en cause par de nombreuses sources algériennes, ycompris dans les allées du pouvoir.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)